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Ukraine: l'accord diplomatique complique la situation financière du pays

Le président ukrainien Viktor Ianoukovitch (à gauche) et le ministre polonais des affaires étrangères Radoslaw Sikorski (à droite) se serrent la main. .

Le président ukrainien Viktor Ianoukovitch (à gauche) et le ministre polonais des affaires étrangères Radoslaw Sikorski (à droite) se serrent la main. . - -

Si l'opposition et le gouvernement sont parvenus à un compromis, ce vendredi 21 février, ce texte risque d'enterrer l'aide financière russe. Sans elle, le pays risque grandement de faire défaut sur sa dette.

La tension retombe en Ukraine. L'opposition a obtenu un gouvernement d'union national et un retour à la constitution de 2004, qui était favorable à un régime parlementaire et limitait le pouvoir présidentiel. Elle a également obtenu des élections anticipées.

Ce net apaisement survient alors que la situation économique du pays est des plus fragiles. La question est notamment de savoir si la Russie ne va pas estimer que c'est accord est un casus belli et décider ainsi que les conditions de son accord de prêt sont désormais caduques.

Moscou a déjà suspendu, lundi 17 février, le versement d'une tranche de 2 milliards de dollars, sachant que les Ukrainiens vont devoir rembourser à leurs créanciers internationaux, cette année, quelque 13 milliards.

Vers une aide de l'Europe et des Etats-Unis

Entre avril et août, le pays va devoir acquitter la moitié de cette somme. Or, l'Etat ukrainien a pratiquement épuisé les ressources de sa banque centrale. Fin janvier, il restait en réserve de quoi payer 2 mois d'importations.

Parmi ceux qui attendent des réponses chiffrées, on retrouve de très gros investisseurs institutionnels américains et européens. Le gestionnaire d'actifs Franklin Templeton, par exemple, détenait, fin 2013, pour près de 4 milliards de dollars de titres ukrainiens.

Ces dernières semaines, des responsables de l'Union européenne et des Etats-Unis ont laissé entendre qu'une aide de recours serait possible. Mais sans jamais citer un montant.

Le chef de la diplomatie polonaise, médiateur clef dans le compromis entre le pouvoir et l'opposition, a évoqué, cet après-midi, "une voie ouverte à la reforme et a l'Europe". Il ajoute : "l'union européenne la soutient".

Convaincre le FMI

Mais quelle pourrait être la traduction financière de ce soutien? Sachant qu'en 2013, l'Union européenne n'était disposé a décaissé pour l'Ukraine qu'une enveloppe de 610 millions d'euros. Soit moins de 6% de ce qu'a représenté ensuite l'aide promise par Moscou.

Le Trésor américain pousse pour un programme d'assistance du Fonds monétaire international. En attendant que ce programme soit effectif, Kiev aura probablement à renégocier la durée de ses prêts avec ses créanciers. Et convaincre le FMI, que la remise en ordre des comptes publics et de l'économie, ce sera sérieux cette fois.

Benaouda Abdeddaïm