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Une raison matérielle qui empêche la Grèce de quitter l'euro

Le ministre des Finances grec juge le retour à la drachme d'autant plus difficile que "les presses ont été détruites".

Le ministre des Finances grec juge le retour à la drachme d'autant plus difficile que "les presses ont été détruites". - ARIS MESSINIS - AFP

"Nous voulons désespérément rester dans l'euro", a déclaré le ministre des Finances Yanis Varoufakis ce jeudi. D'autant qu'il leur serait difficile de revenir à la drachme dans la mesure où "les presses ont été détruites".

Au lendemain d'une nouvelle journée de tractations tendues entre la Grèce et ses créanciers, Athènes a de nouveau exclu une éventuelle sortie de l'euro. Et parmi toutes les raisons politiques, économiques ou même affectives qui motivent ce choix, il y en a une d'ordre bassement matériel. La Grèce n'est pas en mesure d'imprimer des drachmes, car "les presses ont été détruites", a souligné jeudi le ministre des Finances grec Yanis Varoufakis à la radio publique australienne ABC.

En 2000, a-t-il expliqué, un an avant que la Grèce ne rejoigne la zone euro, "une des mesures que nous avons prises a été de nous débarrasser de toutes nos presses". "L'union monétaire est irréversible", a de nouveau insisté le ministre. Et en outre, la question ne se pose de toute façon pas car "nous voulons désespérément rester dans l'euro".

Volonté absolue de ne pas quitter l'union monétaire

La tension est montée ces derniers mois entre Athènes, qui affiche déjà un retard de paiement au FMI, et ses créanciers. L'ambiance électrique a abouti ce week-end à l'annonce d'un référendum, et fait craindre que la Grèce ne soit plus techniquement en mesure de rester dans l'euro, et doive retourner à son ancienne monnaie.

Ses dirigeants actuels, et notamment son ministre des Finances, qui a annoncé qu'il démissionnerait en cas de "oui" au référendum, insistent cependant sur leur volonté absolue de ne pas quitter l'union monétaire. Yanis Varoufakis souligne à chaque fois que cela n'est de toute façon pas juridiquement possible. Encore jeudi, sur Bloomberg TV, il a répété: "Nous voulons désespérément rester dans l'euro, même si nous critiquons son cadre institutionnel".

N.G. avec AFP