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Vidéo - Grèce: 5 mois de tensions

Alexis Tsipras est arrivé au pouvoir en janvier.

Alexis Tsipras est arrivé au pouvoir en janvier. - Louis Gouliamaki - AFP

BFM Business vous retrace, en vidéo, la situation en Grèce depuis l'arrivée au pouvoir en janvier d'Alexis Tsipras.

C'est l'heure de vérité pour la Grèce. Ce dimanche 12 juillet, les chefs d'Etat de la zone euro vont décider si les propositions faites par Athènes sont suffisantes. Le pays risque une exclusion de la zone euro. Une situation qui serait dramatique et que tous veulent éviter.

Pourtant, depuis son arrivée au pouvoir le 25 janvier, Alexis Tspiras est sur le fil du rasoir. Il a voulu mettre fin à la cure d'austérité que connaissait le pays depuis de trop longs mois, tout en continuant à négocier avec les créanciers. Cinq mois de discussions finalement infructueuses, d'Eurogroupes en urgence en sommets exceptionnels, entre le gouvernement grec, formé fin janvier par la gauche radicale Syriza d'Alexis Tsipras et le parti de droite souverainiste ANEL, et les créanciers du pays, UE, FMI et BCE. Ceux-ci ont accordé à la Grèce, depuis 2010, 240 milliards d'euros d'aide ou promesses de prêts, mais n'ont rien versé depuis près d'un an. Car le gouvernement refusait de consentir en échange à certaines réformes qu'il estime socialement trop difficiles.

Après le référendum de dimanche dernier, les choses se sont accélérées. Le peuple a refusé l'austérité et la Grèce a présenté de nouvelles propositions.

La crise grecque en quelques dates-clé:

2009
- Octobre: Le gouvernement socialiste de Georges Papandréou allume la mèche de la crise de la dette en Europe en relevant la prévision de déficit public pour 2009 (12,7% contre 6%). Ce déficit sera même estimé à 15%. En décembre, les agences de notation entament une valse de dégradations de la dette grecque.

2010
- 23 avril: Avec 350 milliards d'euros de dette, la Grèce, privée d'accès aux marchés financiers, demande une aide internationale.

- mai: La Grèce devient le premier pays de la zone euro à recevoir un plan d'aide international de 110 milliards d'euros de prêts, apportés par les États européens, la BCE et le Fonds monétaire international (FMI). Prévu sur trois ans, il vise à éviter un défaut de paiement et le risque d'explosion de la zone euro. En échange, un plan d'austérité (baisse des pensions, salaires, hausses d'impôts et réformes structurelles) est mis en place, provoquant de violentes manifestations.

2011 
- 27 octobre: Devant la détérioration de la situation économique et financière de la Grèce, la zone euro élabore un deuxième plan de sauvetage, combinant des prêts supplémentaires de 130 milliards d'euros et l'effacement d'une partie de la dette des banques privées (107 milliards d'euros sur 206), contre de nouvelles mesures d'assainissement financier. Ce plan, approuvé en mars 2012 avec une échéance prévue fin 2014, sera prolongé jusqu'au 30 juin 2015 après la victoire électorale de la gauche radicale (Syriza) en janvier 2015.

2012
- 9 mars: Accord des créanciers privés de la Grèce qui effacent partiellement sa dette, évitant un défaut de paiement.

- 20 juin: Un gouvernement de coalition droite/gauche est formé et Athènes votera un nouveau budget d'austérité pour 2013.

2014
- avril: La Grèce retourne sur les marchés pour la première fois en quatre ans et dégage en fin d'année un excédent budgétaire (hors charges de la dette).

- décembre: Les créanciers exigent de nouvelles mesures gouvernementales pour débloquer la dernière tranche des prêts internationaux.

2015
- 25 janvier: Syriza, dirigé par Alexis Tsipras, remporte les élections législatives en promettant de renégocier le plan de sauvetage et de mettre fin à la politique d'austérité, qui a provoqué la chute du PIB de 25% et le chômage d'un quart de la population. Le Premier ministre Alexis Tsipras affirme que la Grèce ne souhaite pas sortir de l'euro mais annonce des mesures sociales pour lutter contre la "crise humanitaire" et une renégociation des accords avec les créanciers.

- 20 février: Accord entre les créanciers de la Grèce et son gouvernement pour prolonger l'aide jusqu'au 30 juin. Athènes s'engage à proposer des mesures pour obtenir la dernière tranche des prêts.

- 2 juin: Nouvelles propositions des créanciers sur les réformes à faire pour éviter la faillite. Le 15, Alexis Tsipras dénonce les créanciers qui demandent à son pays de nouvelles mesures après cinq années de "saccage" de son économie.

- 27 juin: Alexis Tsipras annonce dans la nuit un référendum sur la proposition des créanciers pour le 5 juillet. Il dénonce "l'ultimatum" posé selon lui par les créanciers dans leur proposition d'accord formulée l'avant-veille et prévoyant un versement de 12 milliards d'euros en quatre fois d'ici fin novembre, mais dans des conditions "sapant la relance de la société et de l'économie grecques" pour "humilier tout un peuple". Le plan d'aide financière prendra fin le 30 juin, annonce le président de l'Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem.

- 30 juin: A court d'argent, et faute d'accord avec ses créanciers, la Grèce fait défaut sur sa dette vis-à-vis du FMI en n'honorant pas le remboursement de 1,5 milliard d'euros. Elle devient le premier pays industrialisé à faire défaut vis-à-vis de l'institution.

- 5 juillet: tenue du référendum, les Grecs rejettent le plan des créanciers avec 61,33% pour le non sur 62% de bulletins dépouillés vers 19h30 GMT.

- 7 juillet : les Grecs arrivent finalement les mains vides à la réunion de l'Eurogroupe.

- 9 juillet : Athènes présente enfin ses propositions.

Diane Lacaze (texte) et Delphine Olawaiye (montage vidéo)