Les Business Angels paralysés par l’instabilité fiscale et réglementaire
La confiance des Business Angels est traditionnellement l’un des indicateurs les plus sensibles du climat des affaires en France. C’est pourquoi BFM Business s’associe désormais au baromètre réalisé deux fois par an par la Fédération française des Business Angels auprès de ses 80 réseaux.
Le nombre de projets financés en baisse
Première conclusion sur l’activité du deuxième semestre 2013: les investisseurs sont restés très prudents. Si le nombre de Business Angels a eu tendance à augmenter, le nombre de projets financés a nettement reculé (7% des personnes interrogées estiment qu’ils ont augmenté, 41% assurent qu’ils ont diminué), de même que les montants investis (10% seulement les jugent en hausse, 42% à la baisse).
Deuxième conclusion du baromètre: peu de dossiers devraient se dégeler au cours des six premiers mois de 2014. Le nombre de projets à la recherche d’argent frais est estimé en hausse par 46% des réseaux. Ce qui démontre une demande de financement toujours aussi forte des jeunes entreprises. Pourtant, le nombre d’entreprises financées et les montants investis estimés progressent à peine par rapport au deuxième semestre 2013.
1500 emplois initiaux à la clé
Comment expliquer cette extrême prudence? C’était l’objet de la question complémentaire posée aux membres adhérents des réseaux France Angels: "La réponse est sans ambigüité, assure Tanguy de la Fouchardière, vice-président de France Angels. Le principal frein à l’investissement est pour presque la moitié de nos membres l’incertitude réglementaire et fiscale, loin devant la fiscalité des plus-values, la faiblesse de la croissance ou les conditions de sortie des investissements, qui recueillent chacun 15% des suffrages environ".
Un frein qui, s’il se desserrait, pourrait provoquer une augmentation des investissements de 30 à 50%, selon la majorité des Business Angels, ce qui représenterait 120 à 180 projets supplémentaires financés sur l’année. Avec à la clé 1000 à 1500 emplois initiaux, et bien davantage à terme compte tenu de la croissance généralement rapide de ces start-up.