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Ces Français qui vivent loin des grandes entreprises

La Bourgogne fait partie des régions les moins favorisées

La Bourgogne fait partie des régions les moins favorisées - Fritz-The-Cat-Pixabay-CC

Dans une étude, l'Insee a recensé par région la part de la population qui vit à moins de 15 km d'une entreprise comptant au moins 200 employés. Si, dans l'absolu, 96% des Français sont dans ce cas de figure, des disparités fortes existent selon les territoires.

C'est parfois un important facteur d'attractivité pour un territoire: avoir un important tissu de grandes entreprises dans les environs. Comme le rappelait l'Observatoire des territoires dans son étude de 2016, la dynamique démographique est en effet très liée à la géographie de l'emploi (et inversement).

Dans une étude publiée ce lundi, l'Insee a regardé région par région la part de la population qui vit à moins de 15 km ce que l'institut d'études qualifie de "grand établissement", c'est-à-dire une entreprise qui compte au moins 200 salariés.

Globalement, une très large partie des Français vivent à proximité de ces grandes entreprises puisque 96% de la population en métropole habite à moins de 15 km de ces sociétés.

L'hyper-concentration de grandes entreprises en Île-de-France

Sauf que derrière ce chiffre en apparence assez catégorique se cachent comme souvent d'importantes disparités géographiques.

Ainsi en Île-de-France où pas moins du tiers des quelque 8700 entreprises de plus de 200 salariés sont localisées, la part des habitants qui vivent à plus de 15 km de ces grandes sociétés est, presque sans surprise, de…0%.

Un peu plus surprenant: ce chiffre est également de 0% dans les Hauts-de-France (Picardie et le Nord-Pas-de-Calais) une région qui présente un nombre important de grands établissements (709 soit 60% de plus qu'en Provence-Alpes-Côte d'Azur par exemple). En 2016, l'Insee notait dans une étude régionale que le Nord-Pas-de-Calais-Picardie était la région de province où l'emploi dépendait le plus des grandes entreprises (330.000 ETP soit 31% des emplois), avec par ailleurs une forte présence d'ETI.

Le vide corse

D'autres régions ont la chance d'avoir un taux franchement bas, d'à peine 2%. C'est le cas de la Normandie, la région la plus industrielle de France (20,3% de la valeur ajoutée, contre 16% en France), des Pays de la Loire (autre région qui bénéficie d'un important tissu d'ETI selon l'Insee) ou encore du Grand Est.

En revanche, plusieurs territoires montrent clairement un maillage bien plus pauvre en grandes entreprises. Il s'agit de l'Occitanie, de la Nouvelle Aquitaine et de la région Bourgogne Franche-Comté (avec des taux de 10 à 11%). En dehors des grandes métropoles (Bordeaux, Toulouse, Montpellier et Dijon), les grandes entreprises sont peu présentes dans ces régions, si bien qu'"une diagonale du vide" apparaît.

C'est d'autant plus vrai pour les grands établissements industriels. Plus d'un habitant sur cinq vit à plus de 15 km d'une entreprise industrielle de plus de 200 employés en Occitanie et dans la Nouvelle-Aquitaine, contre moins d'un sur 10 dans l'ensemble de la France. La Corse, elle, est dans une situation particulière du fait de son insularité, avec 36% de la population qui vit à plus de 15 km d'une grande entreprise et même 100% dans les cas de grandes entreprises industrielles. L'Insee soulignait ainsi en 2013 que le tissu économique corse était surtout composé de microentreprises, avec très peu d'ETI (moins de 5%).

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J.M.