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Ces signaux qui prouvent que l'économie française se redresse

L'économie française est en phase d'accélération (image d'illustration)

L'économie française est en phase d'accélération (image d'illustration) - ANNE-CHRISTINE POUJOULAT / AFP

Plusieurs signaux montrent que l'activité économique monte en puissance depuis le début 2017. Et l'élection présidentielle ne crée ni craintes ni attentisme chez les dirigeants d'entreprises.

Et si 2017 était finalement la meilleure année du quinquennat de François Hollande? La semaine dernière, l'Insee avait, dans sa note de conjoncture, fait état de vents plutôt favorable pour la France au premier semestre. Si bien que, selon l'institut, le prochain locataire de l'Élysée devrait, en juin, récupérer une économie bien lancée, avec un acquis de croissance de 1,1%. Ce qui signifie que si le PIB stagne sur la deuxième partie de l'année, la croissance française atteindrait quand même 1,1%, soit autant qu'en 2015.

Plusieurs signaux semblent confirmer le diagnostic pour le moins encourageant de l'Insee. Ce vendredi 24 mars, l'indice PMI (Purchase Managers Index) construit par la société Markit, qui interroge les directeurs des achats des entreprises sur leurs perspectives futures, a atteint un plus haut de presque 6 ans (70 mois exactement, soit depuis mai 2011).

"Les entreprises françaises restent optimistes quant à leur volume d’activité future, beaucoup anticipant une ligne politique favorable aux entreprises à l’issue des prochaines élections présidentielles. Ce fort degré de confiance se traduit par de nouvelles créations d’emplois, tandis que la faiblesse de l’euro continue de stimuler la demande extérieure", analyse Alex Gill, économiste chez IHS Markit, cité dans un communiqué.

L'intérim en forte hausse 

Parallèlement, l'intérim, considéré comme un indicateur avancé de l'emploi, se porte bien. François Béharel, président de Randstad France, confiait ainsi ce vendredi sur BFM Business que la tendance "repart".

"2016 a été une année plutôt bonne, avec une accélération au quatrième trimestre qui s'est encore amplifiée au premier trimestre 2017. Désormais le marché du travail temporaire et du recrutement commence à frôler une hausse à deux points, à 10-11%. Il devient plus dur de trouver des candidats que des clients", a-t-il développé.

Pour Philippe Waechter, le directeur de la recherche économique chez Natixis AM, "nous sommes dans une phase de reprise au sein de la zone euro qui n'est pas spécifique à la France même si cette dernière en profite clairement. On a des impulsions fortes en provenance du reste du monde, la situation est meilleure un peu partout, et il y a moins d'incertitudes en matière de politique économique à court terme".

Un constat qui peut sembler un peu contre-intuitif quand on pense aux conséquences du Brexit et de la politique de Donald Trump. "Certes, mais on comprend que le Brexit concernera avant tout le Royaume-Uni et que Trump pour le moment se heurte à des obstacles", ajoute-t-il.

Surtout, l'environnement global est plus favorable: les taux d'intérêts restent bas et, en France, les entreprises ont reconstitué leurs marges et bénéficient d'une meilleure demande à l'étranger. "D'un seul coup l'horizon économique apparaît dégagé et les agents économiques semblent prêts à prendre davantage de risques", souligne Philippe Waechter.

L'élection présidentielle sans effet

De plus "on aurait pu penser que l'élection présidentielle, dans le cas de la France, aurait pu amener les entreprises à faire preuve d'attentisme et à reporter leurs investissements. Mais ce n'est pas ce que montrent les enquêtes de l'Insee: les entreprises veulent toujours investir", remarque Christian Parisot, chef économiste du courtier Aurel BGC.

La dernière enquête de l'Insee montrait effectivement que, dans l'industrie, les entreprises prévoient d'augmenter de 5% leurs investissements, un chiffre au plus haut depuis 2012. "Le taux d'utilisation de leurs capacités de production est revenu au-dessus de leur moyenne de long terme, et elles souhaitent renouveler le capital usé", ajoute Christian Parisot.

Au final, Philippe Waechter considère que la croissance française "retrouve de l'allant" et considère qu'elle pourrait atteindre 1,5% en 2017, soit le chiffre prévu par le gouvernement. Même si la zone euro dans son ensemble, elle, gagnerait 2%.

Christian Parisot confirme "que les signaux sont très positifs" mais nuance quelque peu le tableau "les enquêtes comme celle de Markit se basent sur des prévisions de chiffre d'affaires. Or l'inflation est en train de repartir, ce qui crée un effet. La croissance elle, est exprimée en volume, et non en en valeur. On a donc une 'illusion nominale'. On aura probablement quelque chose de bien mais pas forcément aussi bon que ce que les données issues des enquêtes suggèrent".