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Chômage: 5 chiffres pour mieux comprendre la baisse de septembre

La reprise d'un emploi explique moins de 20% de la baisse des effectifs de chômeurs observée par Pôle Emploi en septembre.

La reprise d'un emploi explique moins de 20% de la baisse des effectifs de chômeurs observée par Pôle Emploi en septembre. - AFP

Les jeunes sont les premiers bénéficiaires de l'embellie automnale. Pour les seniors, la situation continue à s'aggraver. De même que dans certaines régions de France, comme Rhône-Alpes. Mais le chiffre le plus éclairant est la progression de 25% des radiations entre août et septembre.

 -2,6%

C’est la baisse enregistrée entre août et septembre du nombre des demandeurs d’emploi de moins de 25 ans inscrits en catégorie A. Les jeunes sont indéniablement les premiers bénéficiaires de cette embellie automnale. Embellie qui confirme une tendance de fond : la cohorte des moins de 25 ans inscrits à Pôle emploi est tendanciellement en baisse depuis le printemps 2015. Sur une année, leur nombre a baissé de 2,7%. L’amélioration est plus sensible encore pour les jeunes femmes inscrites en catégorie A (-3,1%). Pôle emploi en dénombrait fin septembre moins de 242.000, un niveau équivalent à celui qu’on observait il y a trois ans.

+8,5%

C’est la progression sur une année du nombre des plus de 50 ans inscrits en catégorie A. A la différence des jeunes, les seniors continuent donc à payer au prix fort le manque de postes à pourvoir en France. C’est même la seule catégorie de la population active dont les rangs ont grossi entre août et septembre (+0,1%).

+25%

C’est la hausse des radiations administratives de chômeurs (toutes catégories confondues) réalisées par Pôle emploi entre août et septembre 2015. Pôle Emploi précise que "les radiations administratives peuvent intervenir lorsque le demandeur d’emploi ne répond pas à une convocation, lorsqu’il fait une fausse déclaration ou lorsqu’il refuse une offre d’emploi (le motif d’offre raisonnable d’emploi a été ajouté en octobre 2008), une formation, une visite médicale, un contrat d’apprentissage ou de professionnalisation, un contrat aidé, une action d’insertion". Si on ajoute les demandeurs d’emploi qui ne sont plus comptabilisés parce qu’ils ont oublié de "pointer" à Pôle Emploi (44,4% des motifs de "sorties" des effectifs, toutes catégories confondues) l’amélioration de septembre tient pour l’essentiel à des causes sans rapport véritable avec une amélioration sensible du marché de l’emploi. Les chômeurs qui ont quitté les effectifs de Pôle Emploi en déclarant avoir trouvé du travail représentent moins de 20% de ceux qui en septembre ne sont plus comptabilisés dans ses rangs.

+10,6% 

C’est la croissance du nombre des offres collectées par Pôle Emploi depuis une année. La hausse est encore plus significative pour les emplois durables (CDD de plus de 6 mois et CDI). Elles sont en hausse de 15,6%. Mais elles restent bien insuffisantes par rapport au nombre des inscrits: 231.000, soit l’équivalent de 1 offre pour 26 demandeurs d’emplois (toutes catégories confondues).

+4,7%

C’est la hausse, sur un an, du nombre des demandeurs d’emplois (Cat. A) en Rhône-Alpes. De toutes les régions françaises, la deuxième de France apparaît aujourd’hui comme la plus mal lotie du pays. Même parmi les moins de 25 ans, le nombre des chômeurs continue à y progresser. A l’inverse, les deux régions les moins peuplées de France, la Corse et la Franche-Comté, profitent davantage que la moyenne de cette embellie avec une forte baisse sur un an du nombre des jeunes chômeurs (Cat. A) : respectivement -6% et -4,9%.

Pierre Kupferman
https://twitter.com/PierreKupferman Pierre Kupferman Rédacteur en chef BFM Éco