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Croissance: un premier trimestre encore meilleur qu'annoncé

La conjoncture française a été très bonne au premier trimestre

La conjoncture française a été très bonne au premier trimestre - Lluis Gene - AFP

"L'Insee a revu à la hausse son estimation de croissance au premier trimestre à 0,6%, soit 0,1% de plus que lors de sa première estimation. La période d'avril à juin devrait toutefois être moins bonne."

Il y avait déjà de quoi se réjouir fortement. Finalement, le chiffre est encore meilleur qu'annoncé. Ce lundi 30 mai, l'Insee a livré sa deuxième estimation de la croissance du PIB au premier trimestre. Résultat: l'institut de conjoncture a rehaussé son évaluation, qui passe de 0,5 à 0,6%.

Cette progression remarquable de l'économie s'explique avant tout par la force des moteurs internes de la croissance que sont la consommation des ménages (en hausse de 1% au premier trimestre) et surtout l'investissement des entreprises, qui bondit de 2,4%.

Vers une croissance de plus de 1%

"Derrière cette embellie, il faut probablement voir les gains de pouvoir d’achat tirés de la baisse des prix du pétrole, et un effet de rattrapage après les attentats de novembre qui avaient pesé sur les dépenses des ménages en fin d’année dernière", notait l'économiste de BNP Paribas Thibault Mercier, au moment de la première publication.

L'acquis de croissance pour 2016 est d'ores et déjà de 1,1%. Ce qui signifie que si le PIB stagne lors des trois prochains trimestres, la croissance sur l'ensemble de l'année sera de 1,1%. Autant dire que l'objectif du gouvernement (1,5%) semble aujourd'hui atteignable. D'ailleurs la semaine dernière, le FMI avait drastiquement revu à la hausse sa prévision de croissance, la faisant passer de 1,1 à 1,5%, se calant ainsi sur le chiffre de l'exécutif tricolore.

La menace des grèves

Reste que les vents ont de bonnes chances d'être moins favorables pour le prochain trimestre. "Nous attendons un ralentissement significatif sur cette période. Et à ce titre, un impact négatif des grèves que connaît actuellement la France ne peut être exclu à l'heure actuelle", expliquait la semaine dernière à BFMBusiness.com Christophe Barraud, chef économiste chez Market Securities.

Un dernier constat que partage Diego Iscaro, économiste chez IHS Global Insight. Dans une note d'analyse publiée vendredi 27 mai, il estimait que "les manifestations, souvent violentes, pourraient malmener la confiance des ménages et des entreprises", avec par ricochet un impact sur la consommation et l'investissement.

"Les images des blocages routiers et des émeutes policières utilisant des canons à eau et des gaz lacrymogènes, largement reprises dans les médias internationaux, pourraient également endommager le secteur du tourisme, qui peine à se remettre des attaques terroristes de novembre dernier. L'impact risque également d'être amplifié par le timing, juste avant la période cruciale des vacances scolaires", ajoutait-il. L'Insee, pour le moment, continue de tabler sur un chiffre de 0,4% pour le deuxième trimestre.