BFM Business
Economie

Hollande n'a pas tort de dire que l'économie va mieux

L'énergie caracole en tête.

L'énergie caracole en tête. - Loic Venance - AFP

"Lors de l'émission "Dialogues citoyens", le président de la République annonçait: "La France va mieux". Et d'après le baromètre établi par BFM Business et Pouey International, cela est effectivement le cas."

Deux fois par an, le groupe Pouey International, spécialisé dans la gestion du risque client, l’information commerciale, et le recouvrement des créances, publie en collaboration avec l’Observatoire BFM Business une "météo des secteurs", véritable baromètre de la santé de "l’entreprise France". Jamais cet exercice n’a été réalisé de façon aussi exhaustive (quasiment toutes les entreprises françaises sont prises en compte) et aussi actualisée, puisque les résultats publiés mi-avril intègrent certaines données relatives au mois de mars.

Douze secteurs sont systématiquement passés au crible, selon quatre critères: les deux premiers constituent un état des lieux de chaque secteur sur la période écoulée, à travers les statistiques de créations et de défaillances d’entreprises. Les deux autres ont pour ambition d’évaluer la santé future de chaque secteur à partir des dynamiques et des contraintes qui lui sont propres, mais aussi à partir des tendances macroéconomiques globales et des répercussions qu’elles peuvent avoir sur lui. Au final, chaque secteur obtient une note sur 20 qui synthétise sa performance.

Alors comment va "l’entreprise France" en ce printemps 2016?

Elle va mieux, pour reprendre l’expression employée par François Hollande dans sa rencontre télévisée avec les Français, puisqu’elle obtient globalement une note de 9,9/20, contre 9,7 à l’automne et au printemps 2015, et 8/20 à l’automne 2014. Quasiment six secteurs atteignent ou dépassent la moyenne, ils n’étaient que trois à l’automne 2015.

L'énergie et les services en tête

Deux secteurs continuent de faire la course en tête: l’énergie (la dynamique des énergies renouvelables compensant la chute des prix du pétrole), et les services aux entreprises (tirés par le mouvement d’externalisation croissante de ce type d’activités dans les entreprises). Quatre secteurs enregistrent une sensible amélioration: les services aux particuliers (dopés par des changements fiscaux plus favorables à la création d’emplois à domicile), le commerce de détail (porté par la progression du pouvoir d’achat permise par les bas prix de l’énergie), le transport, et surtout l’immobilier et la construction, un secteur qui semble sortir de la crise, en témoigne l’augmentation des ventes de logements.

Deux secteurs seulement enregistrent une dégradation par rapport à l’automne: le commerce de gros et surtout la finance (banque et assurance), pénalisée par les nouveaux dispositifs prudentiels et surtout la configuration des taux d’intérêt, quasiment nuls sur presque toute la courbe.

Reprise modeste

Alors que l’industrie reste un socle stable de l’activité, deux secteurs enfin continuent de rencontrer des difficultés: l’agriculture et l’hébergement restauration.

Au final, que faut-il retenir de ce bulletin de santé? D’abord que la reprise est modeste mais réelle, pour preuve l’amélioration nette de la santé des secteurs les plus cycliques: commerce de détail, transport, et toutes les activités liées au logement. Ensuite que les entreprises sont plus solides financièrement, en témoigne le recul des défaillances. Autre point à noter: la sensibilité de l’activité aux fluctuations de la politique économique. En témoigne le rebond du secteur des services à la personne en réaction à un environnement fiscal redevenu plus favorable. Enfin, les secteurs qui sont à la traîne le sont surtout pour des raisons structurelles, autrement dit des raisons qui tiennent à leur capacité à s’adapter à une nouvelle donne concurrentielle.

-
- © -
Emmanuel Lechypre