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Pourquoi le chômage augmente alors que la reprise est là

Le nombre de demandeurs d'emploi est reparti à la hausse de 0,4% en février

Le nombre de demandeurs d'emploi est reparti à la hausse de 0,4% en février - Philippe Huguen - AFP

Le nombre de demandeurs d'emplois est reparti à la hausse en février alors que les premiers signes de reprise sont tangibles. Ce qui est logique puisque ces chiffres sont un indicateur non pas avancé mais retardé de l'activité.

La baisse du nombre de demandeurs d’emploi de catégorie A (sans aucune activité dans le mois) en janvier ne s’est donc pas poursuivie en février, puisque le nombre de chômeurs inscrits à Pôle emploi a cru de 0,4 % sur un mois, et de 5,5 % sur un an.

Est-ce que cela signifie qu’il n’y a aucune amélioration sur le front de l’emploi? Heureusement non. Au-delà des variations au mois le mois, il faut regarder la tendance sur une période un peu plus longue. Et cette tendance est plutôt à la stabilisation du chômage qu’à la poursuite de la hausse.

Ce qui est déjà en soi une bonne nouvelle puisqu’il faut le rappeler : nous vivons clairement la plus longue période de hausse du chômage depuis la seconde guerre mondiale, La précédente avait duré 4 ans entre 1978 et 1982. Il y a bien quelques infimes reculs en 2011 et fin 2013 mais franchement on ne peut pas parler de véritable baisse.

Six à huit mois de décalages

Est-ce que cela signifie alors que nous vivons une reprise sans emploi? Il est beaucoup trop tôt pour le dire! Il faut rappeler que l’emploi n’est pas un indicateur avance mais retardé de l’activité. Inutile donc de guetter des signes de reprise dans les chiffres du chômage, qui ne baisse en général que 6 à 8 mois après que la croissance ait redémarré.

Et la séquences est presque toujours la même: quand les commandes reviennent, les entreprises commencent par redresser leur situation financière, puis investissent pour maintenir à niveau leur outil de production, avant de se lancer, enfin, dans les embauches.

Ceci signifie que même si la reprise se matérialise dès ce printemps, il faudra attendre au mieux l’automne pour percevoir enfin une amélioration sur le marché du travail. En sachant bien évidemment que le pire serait que ce redressement de l’activité décourage le gouvernement de mener les réformes dont la France a besoin pour enrichir en emploi la croissance et mieux faire reculer le chômage, marché du travail, et formation en tête.

En sachant également qu’avec la révolution digitale qui traverse tous les secteurs de l’économie, les emplois qui seront créés demain seront plus que jamais différents des postes qui ont été détruits hier.