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L'élection présidentielle a toujours rendu les Français optimistes

Les élections nationales sont généralement suivies d'une bouffée d'optimisme chez les Français.

Les élections nationales sont généralement suivies d'une bouffée d'optimisme chez les Français. - Thierry Zoccolan - AFP

L'Insee a analysé les effets des élections présidentielles sur la confiance des ménages. Une "bulle d'optimisme" se crée dans le mois qui suit le résultat. Mais elle éclate quelques semaines plus tard. 2017 échappera-t-il à la règle?

Pour le moins riche en rebondissements, la campagne présidentielle ne laisse pas les Français indifférents. Selon un sondage BVA pour Orange du 7 mars dernier, 7 Français sur 10 se disent ainsi "intéressés" par elle.

Peut-être est-ce pour cette raison que les élections nationales (présidentielles et législatives) influent sur le moral des Français? En effet, dans une inédite étude publiée jeudi 16 mars, l'Insee montre que ces grandes échéances électorales impactent la confiance des ménages de façon assez significative.

Dans son analyse, l'Insee s'est penché sur les cinq dernières élections présidentielles ainsi que sur les législatives de 1993 et 1997, qui n'étaient pas organisées dans la foulée d'une présidentielle.

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"Bulles d'optimisme"

À chaque fois, le mois suivant le résultat d'une de ces élections(*) (par exemple en juin si le résultat du second tour est intervenu en mai) l'indicateur de confiance des ménages atteint un pic. Les Français affichent alors leur optimisme quant à l'évolution du chômage, de leur niveau de vie futur et de leur situation financière (voir graphe plus bas).

"Des bulles d'optimisme se forment habituellement, les ménages étant temporairement plus confiants dans les perspectives économiques du pays", résume Dorian Roucher, chef de la division synthèse conjoncturelle à l'Insee.

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Très temporairement en fait. Car ces "bulles" éclatent très vite. En un mois seulement. "Cet effet significatif, de l'ordre de quatre points sur l'indice de moral des ménages, est très limité dans le temps", abonde Vladimir Passeron, chef du département à l'Insee. De plus si ces bulles sont bien réelles, elles ne sont pas suffisamment grosses pour avoir, dans un deuxième temps, un impact significatif sur la consommation des ménages. Selon Vladimir Passeron, il faut en effet "un choc de confiance" de 10 points sur un mois sur l'indicateur de confiance des ménages pour qu'il y ait un effet palpable sur la consommation. À 3-4 points "l'effet reste marginal", assure le prévisionniste.

Pas de certitudes pour l'avenir

Reste une question: pourquoi ces bulles se forment? L'Insee botte en touche. "Nous n'avons pas vraiment d'élément d'explication sur le pourquoi de ces bouffées d'optimisme, on peut avoir des éléments d'interprétation. On peut se dire que les ménages, lors des campagnes, ont des croyances dans certaines orientations et que cela les rend plus optimistes sur l'avenir du pays", ose tout de même Vladimir Passeron.

Ce dernier souligne par ailleurs que l'étude de l'Insee n'a aucun "caractère prédictif". "Nous sommes sur le passé, cela ne veut en aucun cas dire que dans les prochains mois il y aura une bouffée d'optimisme", insiste bien Vladimir Passeron.

(*) À titre de précision, l'Insee publie le moral des ménages pour un mois donné en se basant sur les données du mois suivant. En juin, le moral des ménages se base sur les résultats d'une enquête de mai, par exemple. Il est donc logique, qu'après une présidentielle, le pic ait lieu le mois suivant l'annonce du résultat