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La Banque de France voit la courbe du chômage s'inverser cette année

La Banque de France voir le chômage à 10,1% fin 2016.

La Banque de France voir le chômage à 10,1% fin 2016. - Jacques Demarthon - AFP

"L'institution a livré ce vendredi ses prévisions économiques et table sur une croissance de 1,4% pour 2016, proche de l'objectif du gouvernement. Le chômage devrait baisser légèrement."

Si le gouvernement est empêtré dans la gestion de la crise sociale liée aux protestations contre la loi Travail, il collectionne toutefois les signaux rassurants sur l'économie ces derniers jours.

La semaine dernière, le FMI avait annoncé avoir revu fortement à la hausse sa prévision de croissance pour l'Hexagone, la faisant passer de 1,1 à 1,5%. Le fonds se calait ainsi sur l'objectif du gouvernement. Mercredi, c'est l'OCDE qui s'est montrée un peu plus optimiste, tablant désormais sur un chiffre de 1,4% (contre 1,2% auparavant).

Ce vendredi, la Banque de France a, elle, levé le voile sur ses nouvelles projections macroéconomiques. Et l'institution va clairement dans le sens des autres organismes de prévisions (voir encadré). Elle table ainsi sur un chiffre d'"au moins" 1,4% pour cette année.

Pouvoir d'achat et investissement

Le constat de la Banque de France n'a rien de surprenant. L'institution souligne que la reprise économique va être tirée par les moteurs internes, ce que notait déjà l'Insee pour le premier trimestre. La consommation des ménages devrait ainsi tirer l'économie tricolore en affichant une hausse de 1,7% soit quasiment la même prévision que le gouvernement (+1,6%).

La Banque de France souligne que cette bonne dynamique serait due "aux gains importants de pouvoir d’achat des ménages (...) expliqués par la faible inflation induite par le contre-choc pétrolier". L'investissement des entreprises est le deuxième gros carburant de la reprise, la Banque de France tablant, là encore, sur un chiffre proche de celui du gouvernement (+3,4% contre +3,2%). En revanche, le commerce extérieur amputerait fortement le PIB tricolore (de 0,6 point sur l'ensemble de l'année) du fait du ralentissement des marchés émergents et la hausse de l'euro face aux autres devises.

Pour ce qui est de la suite, la Banque de France ne voit la croissance n'augmenter que légèrement en 2017 puis en 2018, à respectivement 1,5 et 1,6%. Il en est de même pour le chômage.

Avertissement sur le déficit

La bonne nouvelle pour François Hollande est que la Banque de France semble bien voir une inversion de la courbe du chômage, même si elle préfère le terme plus prudent "de faible baisse". Alors que le taux de chômage dans l'ensemble de la France (DOM compris) était de 10,2% au premier trimestre, la Banque de France le voit refluer à 10,1% fin 2016, 10% en 2017 et 9,8% en 2018.

Enfin la Banque de France lance un petit avertissement à l'exécutif sur les finances publiques. Pour 2016, le gouvernement vise un déficit réduit à 3,3% du PIB. Un objectif qui semble crédible aux yeux de l'institution, à condition que la réduction "passe par une maîtrise poursuivie des dépenses".

Par ailleurs elle anticipe un chiffre de 3% pour 2017 alors que le gouvernement, lui, a promis à Bruxelles d'arriver à 2,7%. La Banque de France invite ainsi l'exécutif à "descendre sous ce seuil (de 3% ndlr) pour atteindre l'objectif transmis à nos partenaires européens".

Les prévisions de croissance des organismes économiques pour 2016

Gouvernement: 1,5%

OCDE: 1,4%

FMI: 1,5%

Coface: 1,6%

OFCE: 1,6%

Banque de France: 1,4%

Banque mondiale: 1,4%

Commission européenne: 1,3%

J.M.