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Le Brexit pourrait coûter 10 milliards d'euros à l'Union Européenne 

Theresa May, Première ministre britannique.

Theresa May, Première ministre britannique. - KIRSTY WIGGLESWORTH / POOL / AFP

Le déficit budgétaire de l'Union européenne pourrait croître de 10 milliards d'euros par an, une fois le Brexit acté. C'est en tout cas l'estimation d'une étude de l'Institut Jacques Delors qui s'attend à un "marchandage difficile" entre les 27 contributeurs restants.

Alors que la Première ministre britannique, Theresa May, a tenu un discours dans la journée pour présenter les modalités du Brexit, l’Institut Jacques Delors a tenté d’estimer le déficit qu’entraînera la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne.

Et l'étude proposée par le think thank n’hésite pas à parler de "choc" pour le budget de l'UE. Selon les chercheurs, cela entraînera un déficit d'environ 10 milliards d'euros par an et un "marchandage difficile" entre les 27 pour y faire face. Mais selon l'attitude qu'adopteront les 27, "le Brexit peut constituer soit une opportunité, soit une menace pour le budget de l'UE".

Le montant du déficit évoqué par l'étude correspond à la contribution nette des Britanniques au budget de l'Union européenne (soit la différence entre ce qu'ils donnent et ce qu'ils reçoivent), "qui s'élève à environ 10 milliards d'euros en moyenne au cours des cinq dernières années". Le déficit pourrait être plus important si l'UE décidait de maintenir son niveau de dépenses, en affectant ailleurs les sommes versées actuellement pour des projets au Royaume-Uni.

Il serait à l'inverse inférieur, si le Royaume-Uni continuait de participer à certains programmes européens et donc d'apporter une contribution, comme la Norvège. Même en cas de "Hard Brexit", le déficit "pourrait encore être quelque peu atténué", par le biais des revenus de taxes douanières que verserait le Royaume-Uni à l'Europe, relève les auteurs, les chercheurs Jörg Haas et Eulalia Rubio.

De 5 à 17 milliards de déficit par an selon les estimations

"Nos estimations pour le déficit entraîné par le Brexit dans le budget de l'UE varient de 5 à 17 milliards d'euros par an", résument-ils, le montant de 10 mds correspondant selon eux au "cas le plus probable". Malgré les incertitudes, "il est clair que le Brexit sera un choc pour le budget de l'UE" face auquel les 27 devront réagir "en augmentant les contributions nationales, en réduisant les dépenses ou par une combinaison des deux options".

"Nous nous attendons à un marchandage difficile étant donné que le Brexit renforcerait probablement les divisions existantes entre les contributeurs nets et les bénéficiaires nets du budget de l'UE", écrivent les chercheurs.

D'éventuelles coupes dans les dépenses concerneraient probablement "les deux rubriques budgétaires les plus importantes": la Politique agricole commune (PAC) et la politique de cohésion, qui vise à harmoniser le développement des différentes régions de l'UE, notent-ils. "L'UE pourrait également se voir accorder un revenu supplémentaire au moyen d'une nouvelle ressource propre ou d'une refonte complète de ses sources de revenus", ajoutent-il, mentionnant des propositions en ce sens d'un groupe de réflexion européen présentées par l'ancien Premier ministre italien Mario Monti.

P.L avec AFP