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Les cadres retrouvent le moral qu'ils avaient avant la crise

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Enregistrant une hausse spectaculaire de 12 points, le moral des cadres retrouve un niveau qu'il n'avait plus connu depuis septembre 2007, soit un an avant la crise des subprimes.

Les cadres retrouvent le sourire. Et de façon spectaculaire. Au mois de mai, l'indice synthétique du moral des cadres réalisé par Viavoice pour BFM Business, L'Express et HEC fait état d'un bond de 12 points. À -9, cet indice qui avait atteint son plus bas en 2013 (-56) revient à un niveau inégalé depuis septembre 2007, c’est-à-dire peu après l’élection de Nicolas Sarkozy et quelques mois avant le début de la crise financière de 2008. Depuis la création de cet indice en 2004, il n'avait été supérieur à aujourd'hui que deux fois (mi 2006 et début 2007).

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Qu'est-ce qui explique une telle embellie? D'abord le contexte économique. "L’amélioration de l’activité économique dans les entreprises, perceptible depuis plusieurs mois et amenée à se concrétiser au cours de l’année, portant en creux la promesse d’une sortie de crise progressive après des années d’activité en berne", note l'étude. La perception des cadres de l'évolution du niveau de vie en France est redevenue très largement positive. Alors qu'en avril, seuls 19% pensaient que le niveau de vie allait s'améliorer d'ici un an (contre 36% l'inverse), ils sont 37% à croire en une amélioration (contre 23% en une dégradation). Idem pour le nombre de chômeurs dont désormais 31% pensent qu'il diminuera (30% qu'il augmentera). Une inversion des courbes jamais vue depuis plusieurs années.

Mais c'est le contexte politique qui semble aussi avoir joué un rôle dans ce retournement spectaculaire. "La levée d’une incertitude majeure après la lourde défaite de Marine Le Pen, relève l'étude Viavoice. La candidate du Front national et son programme économique étaient en effet perçus comme porteurs de risques systémiques pour les entreprises françaises comme pour les investisseurs étrangers. Avec son score décevant, s’éloigne dans le même temps la possibilité d’une arrivée aux affaires de l’extrême-droite, à court ou à long terme".

Gare à ne pas décevoir

Mais au-delà, c’est surtout le profil du nouveau président de la République qui séduit les cadres, convaincus que son élection créera un cercle vertueux de confiance et d’investissements dans les mois à venir. Les cadres sont ainsi 57% à penser que l’élection d’Emmanuel Macron peut créer un "choc de confiance" encourageant les investissements, l’emploi ou la consommation. Ils sont également 61% à penser que le profil du nouveau Président est "un atout pour l’activité économique et l’attractivité de la France".

Un espoir qu'il convient toutefois maintenant de concrétiser. "Les expériences passées montrent que ce crédit apporté à un nouveau président, et parallèlement à l’économie nationale, est souvent éphémère, tempère Viavoice. Nicolas Sarkozy ou François Hollande avaient eux aussi bénéficié d’a priori positifs avant de décevoir durant leurs mandats, certes marqués par des crises économiques majeures". Néanmoins, Emmanuel Macron bénéficiera peut-être d'un contexte plus favorable que ses prédécesseurs avec l'amélioration de nombreux indicateurs (croissance, emploi, investissements…).

*Méthodologie: l’indice synthétique du "Moral des cadres" est la moyenne des indices recueillis sur chacune des questions récurrentes.
Pour chaque question, l’indice est la différence du pourcentage de réponses positives et de réponses négatives. Les dates indiquées sont les
dates de réalisation des interviews du "Baro Eco".

Frédéric Bianchi
https://twitter.com/FredericBianchi Frédéric Bianchi Journaliste BFM Éco