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Les faillites d'entreprises se multiplient, mais c'est provisoire

Les entreprises du bâtiment représentent une défaillance sur quatre.

Les entreprises du bâtiment représentent une défaillance sur quatre. - Stéphane Danna - AFP

Si l’on en croit les chiffres des analystes d’Altares, les faillites d’entreprise augmenté de 7,6% au premier trimestre. Comment expliquer cette hécatombe, alors qu’on perçoit pourtant des signes de reprise de l’activité ?

Selon une étude publiée ce 16 avril par le cabinet Altares, 18.134 entreprises ont été placées en procédure de sauvegarde, de redressement ou de liquidation judiciaire au cours du premier trimestre, contre 16.858 un an plus tôt. Avec à la clé plus de 66.000 emplois menacés. Des chiffres qui marquent un plus haut historique, et que l'on n'attendait pas au vu des premiers signes de reprise de l'activité. Comment expliquer cette hécatombe? 

Il y a d’abord un effet lié à la démographie: la France a enregistré beaucoup de créations d'entreprises en 2013 et les deux à trois premières années d'existence sont toujours associées à un risque de défaut élevé.

Il y a ensuite un effet "épuisement", après cinq années d'une crise contre laquelle les petites entreprises ont eu le plus de difficultés à s'affranchir. Aujourd'hui, seules les PME de plus de 50 salariés commencent à sentir le vent de la reprise, pas les autres.

Mais la catégorie la plus touchée, et qui explique à elle seule ce bond des défaillances, ce sont les entreprises dont les effectifs se limitent à... 1 salarié. Le premier emploi est une charge financière que beaucoup d’entrepreneurs en panne d’activité semblent ne plus pouvoir assumer, dans un contexte de guerre des prix intenses. Les dépôts de bilan de structures de 1 salarié bondissent ce trimestre de plus de 54%, tandis que celles de deux salariés augmentent de 8% seulement.

Les entreprises du BTP en première ligne

Dans quels secteurs retrouve-t-on ce genre de sociétés? En premier lieu dans le bâtiment qui concentre, à lui seul, 1 redressement ou une liquidation judiciaire sur 4. Mais aussi dans le commerce de détail (meuble, vente de chaussure, salons de coiffure).

En revanche, bonne nouvelle, la reprise devrait, d'ici quelques mois voire quelques semaines, redonner du souffle à l'ensemble des entreprises y compris celles qui sont à la limite de la ligne de flottaison. Le nombre des faillites pourraient alors diminuer très vite. Donc pas de panique. Certes, il est effectivement toujours perturbant, lorsque la mécanique de la reprise commence à s’ébranler, d’avoir des signaux qui continuent à indiquer qu’elle est en panne. Mais en l’occurrence, il faut rappeler que les faillites sont un indicateur retardé de l’activité : quand la croissance se ranime au printemps 1997, il faut attendre un an, soit le printemps 1998, pour voir le nombre de faillites commencer à diminuer.

Emmanuel Lechypre