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Les Français bien moins coquets que les Italiens et les Britanniques

Les dépenses de soins et bien personnels représentent 32% du total

Les dépenses de soins et bien personnels représentent 32% du total - Squarespace - Pexels - CC

Une étude de l'Insee montre qu'un ménage français dépense en moyenne 6,5% de son budget annuel pour prendre soin de son apparence physique. Moins donc que la moyenne européenne. Et notamment des champions en la matière.

La France, pays de l'élégance et du raffinement, terre d'élection des grands couturiers et des plus célèbres parfumeurs et fabricants de produits cosmétiques. Sans doute. Le géant français l'Oréal, ne profite-t-il pas au plan mondial de cette image flatteuse d'un peuple soucieux de soigner son apparence?

Cette réputation n'est pourtant pas vraiment fondée. Loin s'en faut. C'est que laisse clairement apparaître une étude de l'Insee publiée ce mardi 10 janvier. On y découvre notamment qu'en 2014, les Français ont consacré à leur "apparence physique" (voire définition en encadré), une somme correspondant à 6,5% de l'ensemble de leurs dépenses sur l'année, contre 7,3% pour l'ensemble de l'Union européenne. "Les Italiens et les Britanniques y consacrent respectivement 8,5% et 8,2%", souligne ainsi l'Insee.

C'est l'un des principaux enseignements de cette étude portant sur le budget "apparence physique" des Français. En voici six autres assez notables.

  • 3.000 euros de dépenses par an

En 2015, les Français ont dépensé 84 milliards d'euros pour soigner leur apparence physique. Ce qui représente, tout de même, 3.000 euros par ménage en moyenne.

  • La part du budget "habillement" est en nette baisse

En 1960, les achats de vêtements représentaient 66% des dépenses d'apparences physiques. En un demi-siècle, cette part est devenue minoritaire, se limitant désormais à 1.230 euros par ménage, soit 41% des dépenses annuelles. Cela ne veut pas dire que notre garde-robe se renouvelle moins souvent, mais que, depuis les années 60, les prix des vêtements n'ont pas suivi la même courbe que ceux des autres produits contribuant à améliorer notre "apparence physique". L'Insee souligne que le développement des chaînes de prêt-à-porter et "l'importation de produits peu chers" a notamment tiré les prix de l'habillement vers le bas.

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  • 40% des achats se font durant les périodes de soldes

Une autre raison explique que la part du budget consacré à l'habillement ait à ce point reculé. Les Français attendent de plus en plus les bonnes occasions pour acheter. Ainsi, la part des achats durant les périodes de soldes ou de promotions représentaient 40% des ventes en 2015, soit deux fois plus qu'en 2000.

  • Les Français vont moins souvent chez les coiffeurs

À l'inverse des vêtements, la part dépenses de "soins et biens personnels" (coiffure, maquillage, produits de beauté, esthéticienne, etc…) a doublé en 55 ans, passant de 6 à 12,1% des dépenses "d'apparence physique". Les Français achètent beaucoup plus de parfums et de soins pour la toilette (crème hydratante, huile de bain, après-shampoing, etc…). La croissance des ventes de ce type de produits a atteint en moyenne 5,2% par an entre 1960 et 2015.

En revanche, les Français consacrent moins d'argent pour se faire couper, teindre ou coiffer les cheveux. Les sommes dépensées chez le coiffeur ont reculé de 0,3% en moyenne depuis la crise de 2008. Au début des années 2000, un Français se rendait en moyenne 6 fois par an dans un salon de coiffure. En 2010, ce chiffre est tombé à 4,5 par an….

  • De moins en moins d'achats de bijoux en or 

Une tendance que note l'Insee est que nous achetons des bijoux de moindre qualité. Face à la hausse des cours de l'or (+10% en moyenne entre 2002 et 2015), les Français optent davantage pour les bijoux fantaisie ou en argent. Ainsi, en 2015, les ventes de bijoux en or ne représentaient que 63% des achats, contre 81% en 2002.

  • Les couples sans enfants dépensent 25% de moins

Un couple avec enfant consacre 8,8% de son budget aux dépenses "d'apparence physique" contre 6,7% pour les couples sans enfant. Rien de bien surprenant à cela. Du fait de leur croissance, les enfants doivent renouveler plus rapidement leur garde-robe que les adultes, ce qui engendre évidemment des dépenses supplémentaires.

Les dépenses "d'apparence physique"

L'Insee classe dans ces dépenses, les achats de vêtements, de chaussures, les effets personnels (bijoux, montres, sacs, lunettes de soleil) les soins et biens personnels réalisés à la fois par des tierces personnes (coiffeurs, instituts de beauté, stations thermales) ou par soi-même (crèmes de soins corporels, appareils électriques), ainsi que les dépenses d'entretien (blanchisserie, cordonnerie, réparations de bijoux, etc..). Pour les comparaisons européennes, sont exclus les achats d'effets personnels.

Julien Marion