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Les grands patrons français n’ont jamais aussi bien gagné leur vie

Les grands patrons français ont vécu une bonne année en 2015.

Les grands patrons français ont vécu une bonne année en 2015. - Geralt - Pixabay

Selon l’étude annuelle de Proxinvest, la rémunération moyenne des dirigeants des 120 principales entreprises cotées à la Bourse de Paris a progressé de 20% en 2015, atteignant un niveau sans précédent.

Les grands patrons français se souviendront de 2015 comme d’une année très agréable. L’an passé, la rémunération moyenne des dirigeants des principales entreprises cotées à la Bourse de Paris (indice SBF 120) a atteint un niveau sans précédent : 3,5 millions d'euros, soit 20% de plus qu’en 2014, selon les calculs de Proxinvest. Ce cabinet de conseil aux investisseurs souligne que, l’an passé, les PDG du CAC 40 ont, en moyenne, perçu 5 millions d’euros (+18%). Un montant qui "excède (…) la rémunération maximale socialement acceptable définie à 240 Smic par Proxinvest (soit 4,8 millions d'euros)".

Au total, 26 présidents exécutifs du SBF 120 ont franchi ce plafond en 2015, soit dix de plus qu’en 2014. Dans son évaluation, Proxinvest prend en compte l'ensemble des rémunérations accordées aux dirigeants: salaire fixe, bonus annuel, intéressement, avantages en nature, stock-options, actions gratuites de performance à leur date d'attribution et éventuels jetons de présence.

Proxinvest se montre critique vis-à-vis de ces très conséquentes augmentations dans la mesure où elles ne reflètent pas vraiment les performances économiques des sociétés qui les ont accordées. En 2015, le chiffre d'affaires cumulé des 40 principales entreprises cotées à Paris a baissé de 3%. Leur résultat opérationnel a, en moyenne, reculé de 7%, leurs bénéfices nets cumulés de 11%. Et le CAC 40 n’a progressé lui que de 8,5%.

Ghosn en troisième position

Parmi les patrons les mieux payés de France, on trouve Olivier Brandicourt. Le nouveau directeur général de Sanofi a gagné l’an passé 16,8 millions d’euros, dont 7,2 millions de "primes de bienvenue". Aucun autre dirigeant ne le surpasse. Le PDG de l’alliance Renault-Nissan arrive ainsi en troisième position. Au titre de ses fonctions chez Renault, Carlos Ghosn a perçu 15,6 millions. Il se voit ainsi surpasser par le fondateur de Rubis, l’un des leaders français du stockage de produits liquides (pétroliers, chimiques, engrais et huiles végétales). Gilles Gobin a perçu 16,4 millions en 2015.

Bernard Charlès, le directeur général de Dassault Systèmes figure également dans le top 5, grâce à une hausse de sa rémunération de 31%, qui a lui a permis d’engranger 14,1 millions d'euros, dont une grande partie d'actions gratuites. Aucun autre patron du SBF 120 n’en a perçu autant l’an passé. Sa rémunération surpasse ainsi celle de Jean-Pascal Tricoire. Le PDG de Schneider Electric qui a perdu son régime de retraite supplémentaire a pourtant profité d’une hausse de 86% de sa rémunération totale, destinée à compenser la disparation de cet avantage. Sa rémunération totale a ainsi atteint 10,4 millions d'euros.

P.K.