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Economie

Les membres de l'Opep réagissent en ordre dispersé à l'essor du pétrole de schiste

L'Opep a par ailleurs décidé de ne pas toucher à ses quotas de production.

L'Opep a par ailleurs décidé de ne pas toucher à ses quotas de production. - -

Les membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole ont décidé de maintenir leurs quotas, ce vendredi 31 mai. Face à la montée du pétrole de schiste américain, certains membres se disent sereins, d'autres ne cachent pas leurs inquiétudes.

Réunis à Vienne, ce vendredi 31 mai, les membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) ont décidé de ne pas toucher aux quotas de production. De toute façon, les acteurs des marchés pétroliers considèrent que l'organisation perd de son influence.

L'une des causes est l'essor du pétrole de schiste extrait aux Etats-Unis. A en croire l'agence internationale de l'énergie, le pays sera auto-suffisant dans cinq ans, en produisant 9 millions de barils-jours.

Et sur ce sujet, les membres de l'Opep avancent divisés. Certains assurent que ce pétrole de schiste américain ne les affecte en rien, ou bien peu.Les autres reconnaissent que leurs exportations sont en danger. Dans le premier groupe, on trouve l'Arabie saoudite, le Venezuela. Dans le second, les Africains de l'organisation (Nigéria, Angola, Algérie, Libye et Gabon).

Une question de qualité du pétrole

Face à la modification du marché par les américains, le ministre saoudien du pétrole fait celui qui en a vu d'autres. Ali Al-Naïmi renvoie ainsi à l'Histoire. Il rappelle que ce n'est pas la première fois que de nouvelles grandes sources d'approvisionnement apparaissent. Les Saoudiens se montrent d'autant plus sereins que leurs hydrocarbures lourds n'entrent pas en concurrence avec ceux des Etats-Unis, essentiellement du brut léger.

La production du Venezuela présente des caractéristiques proches de celle de l'Arabie saoudite. D'ailleurs, son ministre, Rafael Ramirez, a expliqué, à Vienne, que l'essor du pétrole de schiste américain n'affecte que ceux qui produisent des qualités légères. C'est-à-dire l'Angola, l'Algérie, le Nigeria.

En effet, les données de 2012 l'attestent. En un an, les exportations de ces trois producteurs vers les Etats-Unis ont chuté de 41 %. Il est question pour eux de réorienter leurs livraisons vers l'Asie. Sauf que la rentabilité sera altérée, puisque les couts d'acheminement s'avèrent plus élevés.

Benaouda Abdeddaïm