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Prévisions économiques: pourquoi tant d'écarts entre instituts?

Les prévisions de la Banque de France sont moins pessimistes qu'auparavant

Les prévisions de la Banque de France sont moins pessimistes qu'auparavant - -

La Banque de France a révisé à la hausse ses prévisions de croissance quand d'autres instituts restent plus prudents. Pourquoi de telles différences ?

Lundi 9 décembre, la Banque de France révisait à la hausse sa prévision de croissance pour le quatrième 2013 de 0,4 à 0,5%. Quelques jours plus tôt, la société Markit, sur la base de ses célèbres indicateurs PMI annonçait plutôt une retombée dans la récession.

Comment expliquer ces différences, alors que ces deux enquêtes sont établies à partir de sondages auprès de dirigeants d’entreprises, à qui on pose le même type de questions ?

Première explication : la taille des échantillons. Markit interroge 700 entreprises françaises tous les mois. La Banque de France, comme l’Insee, en interroge plus de 8000.

Deuxième explication : Markit accorde plus de place au secteur des services dans ses prévisions que la Banque de France. Les économistes de la rue de la Vrillière se sont, en effet, aperçus que la corrélation entre l’évolution du PIB et le niveau des opinions des patrons était beaucoup plus forte quand seule l’industrie était prise en compte.

Marche des affaires

Troisième explication: les variables (évolution des commandes, de l’emploi, des investissements…) ne pèsent pas le même poids dans les deux enquêtes

Quatrième explication enfin : les indices PMI de Markit reflètent vraiment l’évolution de la marche des affaires d’un mois sur l’autre, alors que la prévision de croissance de la Banque de France utilise les données d’enquête auprès des entreprises lissées sur trois mois. Les méthodes de correction des variations saisonnières et des jours ouvrables sont également différentes.

Au final, l’indice PMI est plus volatil, plus sensible aux fluctuations de la confiance, et disponible plus tôt que la prévision de la Banque de France. Mais cette dernière annonce mieux l’évolution du PIB, montrent les comparaisons sur le long terme.

Alors au final qui croire ? L’observatoire BFM Business, quant à lui, ne prévoit ni une contraction de l’activité au quatrième trimestre, ni un rebond à 0,5%, mais plutôt une modeste progression de 0,1% à 0,2%.

Emmanuel Lechypre