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Stiglitz: "L'euro a été un échec économique"

Joseph Stiglitz a l'habitude de critiquer l'euro

Joseph Stiglitz a l'habitude de critiquer l'euro - Mandel Ngan - AFP

Le prix Nobel d'Économie critique une nouvelle fois la monnaie unique. Dans une interview à Quartz, il considère que la devise européenne divise les pays et qu'elle résulte "d'une foi aveugle" dans la mondialisation.

Joseph Stiglitz, prix Nobel d'Économie en 2001, a pour habitude de tirer à boulets rouges sur l'euro. Et ce n'est pas son nouveau livre How a common currency threatens the future of Europe (Comment une monnaie commune menace l'avenir de l'Europe) qui va changer la donne.

L'économiste continue ainsi de plus belle à critiquer vivement la création de la monnaie européenne. Dans une interview accordée à Quartz, il affirme ainsi que "l'euro a été un échec économique".

"L'euro a été fondée sur deux idées. Il devait apporter plus de prospérité et permettre à la zone euro de renforcer la solidarité européenne. Et, par la suite, amener à la prochaine étape de l'intégration européenne", explique-t-il.

Cité par le FN

"Mais cela a été un échec économique. Et comme on aurait pu s'y attendre, cet échec économique a contribué à miner la solidarité politique. En fait, cela a conduit aux genres de divisions qui font qu'il est encore plus difficile pour eux (les Européens, ndlr) de faire face aux nouveaux problèmes comme la crise des migrants".

L'économiste estime que l'invention de la monnaie unique s'inspire, au moins en partie de "l'idéologie mondialiste". "Faire de la monnaie unique une priorité ne reposait sur aucun fondement économique. C'était de la foi aveugle", dans cette idéologie, avance Stiglitz. Et ce dernier d'enfoncer le clou. "Quand ils se sont demandés comment faire pour que cet ensemble de pays hétéroclites partagent une monnaie, ils ont dit: 'fixons le déficit à 3% du PIB et la dette à 6%'. Il n'y avait aucune théorie économique derrière tout cela. C'était seulement la volonté politique conservatrice et néolibérale de nouer les mains des gouvernements. Et l'idée que ces mêmes gouvernements sont des sources d'instabilité", affirme-t-il.

Avec sa rhétorique anti-euro et anti-libérale, Stiglitz fait l'objet de récupérations politiques qu'il n'apprécie guère. Il est ainsi cité à de nombreuses reprises par le Front national. Ce qui ne l'empêche pas de persister et de signer.

J.M.