Villes les plus agréables du monde: pourquoi le classement de Paris est trompeur
"Il n'y a que deux endroits où l'on peut vivre heureux: chez soi et à Paris", disait Hemingway. Si l'on en croit le célèbre écrivain américain, la capitale tricolore devrait offrir un cadre idyllique pour les nombreux expatriés venus y travailler.
Cela ne saute pas forcément aux yeux dans l'édition 2017 du classement du cabinet de ressources humaines Mercer, spécialiste du sujet. Ce dernier a ainsi publié sa traditionnelle liste des villes ayant la meilleure qualité de vie. Vienne arrive encore à la première place devant Zurich et Auckland, sur un total de 231 villes. Paris recule d'une place par rapport à l'an dernier (38e), juste devant Lyon, en raison de l'intégration d'une nouvelle ville suisse, Bâle, dans le palmarès.
Le rang de la capitale tricolore peut sembler quelque peu indigne de la réputation de la ville lumière, tant vantée pour ses atouts culturels et son romantisme. Mais ce classement doit être quelque peu nuancé car Paris s'en sort en réalité avec les honneurs.
Bien classée sur les infrastructures
"Certes, elle n'est pas dans les 10 premières, mais Paris reste dans les 50 premières villes au monde, ce qui est une bonne position. Elle reste clairement une ville attractive, avec de nombreuses facilités de vie, peu de censure, l'accès à une offre culturelle riche avec des spectacles variés, plusieurs écoles internationales, un très bon système de santé et d'excellentes infrastructures", souligne Aude Besnaïnou, Global Mobility Practice Leader chez Mercer. Cette dernière note d'ailleurs que sur les infrastructures, Paris arrive à une excellente 13e place dans un classement à part établi par Mercer.
"Finalement ce qui la plombe restent l'aspect sécurité (en raison des récents attentats, NDLR), l'environnement naturel (les inondations observées l'année dernière), ou encore les problématiques liées aux bouchons et aux pics de pollution", poursuit-elle.
Petites et grandes villes
Et, au-delà de ses forces et faiblesses, Paris réalise une performance assez remarquable quand on ne regarde que les villes de grande taille. En effet, le top 20 est essentiellement composé de métropoles ayant moins de deux millions d'habitants. Les "villes-mondes" ne sont guère nombreuses à devancer Paris (Sydney, Berlin, Toronto, Singapour, San Francisco et Boston). Londres (40e), New York (44e), Tokyo (47e) ou même Hong Kong (71e) sont loin derrière la capitale française. "Quand on regarde ces villes-mondes, il est vrai que Paris est très bien placée", confirme Aude Besnaïnou.
"Plus vous avez un territoire étendu, plus il va être difficile de le maîtriser sur le plan des infrastructures", explique-t-elle par ailleurs. En ce sens, les "petites" villes ont cet avantage d'avoir des réseaux plus petits à gérer. Les grandes villes elles, ont certes plus de moyens, mais doivent être capables d'offrir des transports, des services culturels ou des réseaux électriques et de communication sur l'ensemble de leur maillage territorial.
Ce qui est loin d'être évident et peut expliquer, au moins en partie, qu'une ville comme Los Angeles, treize fois plus grande que Paris, ne pointe qu'à la 58e place. La capitale française, elle, se situe à mi-chemin: elle a d'importants moyens économiques mais reste à taille humaine, contrairement à Tokyo ou Mexico.
Le classement 2017
1/ Vienne
2/ Zurich
3/ Auckland
4/ Munich
5/ Vancouver
6/ Dusseldorf
7/ Francfort
8/ Genève
9/ Copenhague
10ex/ Bâle
10ex/ Sydney
12/ Amsterdam
13/ Berlin
14/ Berne
15/ Wellington
16ex/ Melbourne
16ex/ Toronto
18/ Ottawa
19/ Hambourg
20/ Stockholm
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38/ Paris
39/ Lyon
40/ Londres
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44/ New York
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47/ Tokyo
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58/ Los Angeles
sur 231 villes