Ca sent le gaz...
Dame nature et intérêts économiques ne font pas toujours bon ménage. La preuve aux Pays-Bas.
Le gouvernement néerlandais n'a pas d'autre choix que de réduire la production de gaz naturel. En cause: les tremblements de terre à répétition sur le territoire. Les poches de vide formées sous terre une fois le gaz extrait provoquent ces secousses et causent de nombreux dégâts aux fermes ou aux bâtiments historiques. Pour les Pays-Bas, deuxième producteur européen c'est un coup dur.
Le manque à gagner pour l'État serait de 700 millions d'euros en 2014 et 2015 et d'un milliard d'euros en 2016. Quand ce dernier veut économiser 6 milliards d'euros dans l'année pour ramener le déficit du pays sous la limite européenne, le défi devient difficile à relever.
L'État néerlandais va, en prime participer au financement d'un fonds de compensation et de "restauration de la qualité de vie" de la région. 144 millions d'euros par an sur 5 ans, ce n'est pas une goutte d'eau.
La production annuelle moyenne liée au gisement du nord des Pays-Bas, le plus grand gisement de gaz naturel dans l'Union européenne, est de 50 milliards de mètres cubes. Elle sera ramenée à 40 milliards de mètres cubes en 2016. Mais ces puits ne seront pas fermés car "en cas de besoin urgent, il faut pouvoir produire du gaz rapidement", a déclaré le ministre des Affaires économiques Henk Kamp. Compliqué de renoncer définitivement. Pendant ce temps-là la Terre continue de trembler. Des secousses souvent proches de la surface qui suscite la colère et l'inquiétude des habitants. Elles ont augmenté en parallèle à l'extraction du gaz et sont passées de 110 secousses dans les années 90 à 500 entre 2000 et 2013.
L'an dernier Le gouvernement avait refusé de diminuer la production de gaz. Les dirigeants estimaient qu'au "niveau économique, cela n'avait pas de sens". Mais la colère gronde et pas seulement...