Les entreprises green auront-elles encore l'énergie ?
La conférence environnementale va donc marquer cette rentrée green. Dans l'agenda, les 14 et 15 septembre prochain. Autour de la table, représentants de l'Etat, organisations non gouvernementales, les syndicats de salariés, les syndicats d’employeurs et les représentants des élus locaux sans compter quelques parlementaires.
François Hollande l'avait promis ce grand raout.
C'était le 28 janvier 2012 au 36ème congrès de France Nature Environnement: " Et si demain, je suis le prochain président de la République, j’ouvrirai une conférence environnementale qui prévoira un agenda, des priorités, des objectifs, des moyens pour les atteindre et des indicateurs permettant d’en faire l’évaluation. Cette méthode-là est essentielle si nous voulons réussir. Elle est fondée sur le respect, respect de tous ceux qui viendront dans ce partenariat.”
Mais de quoi va-t-on parler? Officiellement transition énergétique (le point-phare) et préservation de la biodiversité. Cette conférence doit aussi ouvrir une concertation sur plusieurs chantiers, notamment sur la fiscalité écologique, le lien entre la santé et l’environnement et la nouvelle gouvernance écologique.
De fort jolis thèmes en perspective. Mais un peu plus de quinze jours avant l'ouverture des discussions, la sortie d'Arnaud Montebourg sur le nucléaire laisse un goût amer. Sur BFM TV, dimanche 26 août, Arnaud Montebourg expliquait qu'il ne fallait pas "abandonner le nucléaire", qu'il fallait néanmoins le "rééquilibrer". "Pour ma part, je considère que "le nucléaire est une filière d'avenir". Rien d'étonnant, le ministre du redressement productif n'a jamais caché par le passé son engagement pour le nucléaire. Et puis le "patriotisme économique" passe aussi, à ses yeux, par cette source d'énergie.
Dans les rangs du gouvernement ce n'est plus si clair. Manuels Valls apporte son soutien, Michel Sapin est beaucoup plus nuancé: 'la filière nucléaire a de l'avenir" mais que ce n'est pas pour autant une "énergie d'avenir" comme le sont les énergies renouvelables.
Cécile Duflot se montre très prudente. La ministre écologiste du Logement estime que "l'essentiel ce sont les actes": faire baisser la production d'électricité d'origine nucléaire de 75 à 50% du total. Ca fait désordre tout de même.
La filière du solaire attend encore des signes forts. La fiscalité environnementale ne semble pas une priorité. Et le débat sur les gaz de schiste n'est pas tranché.
De quoi alimenter encore toutes les discussions sur la croissance verte dans notre pays. Les entreprises réclament à corps et à cris de la visibilité. Et beaucoup n'hésitent pas à dire que l'eldorado est ailleurs. Rien n'est impossible à l'homme de bonne volonté, paraît-il...