Microscopique révolution
Il y a des rencontres qui malheureusement parfois se loupent. Et franchement je m'en mords les doigts. Il y a quelques jours, étaient présents à Paris Alexei Ekimov, Alexander Efros et Louis Brus. Je pense que vous êtes peu nombreux à savoir qui ils sont. Ces 3 hommes ont co-découvert les quantum dots. La révolution est en marche.
Les nanoparticules sont partout. Aliments, corps, cosmétiques, tissus, médicaments. Connaissez-vous les quantum dots? Ils rassemblent un petit nombre d’atomes, de l’ordre de cent à cent mille. Les QDs, comme on les surnomme (:) peuvent avoir une structure plus ou moins complexe. Les plus simples sont juste des nanocristaux. Comme des cristaux ordinaires, mais de dimensions extrêmement réduites. Si je vous dis... semi-conducteurs, c'est peut-être plus parlant. On connait des composés à base de cadmium, comme le séléniure de cadmium. Si on les aime et on les exploite c'est d'abord pour leur fluorescence. Un quantum dot, excité par une lumière incidente, émet de la lumière sur une fréquence très précise qui ne dépend que de sa taille. Une fois que les chercheurs ont réussi à maîtriser cette dernière, ils ont commencé à produire des QDs émettant de la lumière de n’importe quelle couleur. Depuis l’ultraviolet jusqu’à l’infrarouge proche et lointain. Mais ce n'est pas si simple que cela.
Limiter l'usage de matières premières
Une forme de QD plus complexe existe. En plus d’un nanocristal, on peut découvrir une « coque » constituée d’un second matériau. Elle protège et donc renforce les propriétés du « coeur » qu’elle renferme. C'est ainsi que l'on en arrive au quantum dot « fonctionnalisé », capable notamment de se fixer sur des cellules présentant certaines caractéristiques, par exemple cancéreuses, et de permettre leur localisation grâce à la fluorescence. D’autres travaux ont permis de contrôler également la forme des QDs. Des équipes ont ainsi publié des solutions pour réaliser des cylindres, des tétrapodes, des plaquettes. Et ce n'est que le début. Ces particules ont plus d'un atout: elles permettent de réduire les consommations d’énergie des produits (écrans, panneaux photovoltaïques, stockage de l’énergie…), de limiter l’utilisation de matières premières dans la fabrication de nouveaux produits (plomb, etc). En prime la production des QDs nécessite très peu d’énergie.
La révolution est déjà en marche. C'est ainsi que la start-up israélienne StoreDot, basée à Tel Aviv, travaille sur des nanocristaux qui pourraient assurer une nouvelle génération de batteries. ILs pourraient aussi faire avancer le stockage de données. Un jour, ils pourraient remplacer les métaux comme l’or ou l’argent, actuellement nécessaires .
J'espère que vous avez tout compris..en tout cas ça me passionne...Quand je vous dis que le nouveau monde est déjà là...