Transition écologique: le champ des possibles
Loin des discussions sur la mort annoncée de l'écologie, j'ai une grande envie d'oxygène aujourd'hui. Et de raison de croire à la transition dont le débat stagne gentiment. C'est pourquoi quand je lis que "transition ne rime pas nécessairement avec punition", je suis ravie. C'est ainsi qu'est résumé "Transition écologique mode d'emploi" publié aux Éditions les Petits Matins/ Alternatives économiques.
"Notre conviction partagée à Alternatives économiques comme à l'institut Veblen est que la vraie lucidité consiste à rechercher des solutions et non à se faire le chantre de la catastrophe annoncée." C'est ainsi qu'à 6 mains Philippe Frémeaux, journaliste et Woktek Kalinowski et Aurore Lalucq co-directeurs de l'institut Veblen livrent leur vision de notre société et de son potentiel d'évolution. Une belle leçon d'optimiste
Un constat: nous avons atteint des limites. Nous disposons de moins de ressources. La mondialisation n'arrange rien à l'affaire:une main d’œuvre à bas coût et une empreinte écologique forte. Mais l'homme est la principale force transformation géologique de la Terre. Notre société est donc "anthropocène".
La transition écologique sera la capacité de rompre avec l'idée que le progrès consiste à fabriquer toujours plus de biens et à les consommer. Les freins restent nombreux. Sans entrer dans une polémique, les auteurs soulignent à quel point bon nombre d'entreprises conçoivent difficilement de produire des produits qui dureraient plus longtemps.Les gouvernements eux-mêmes ne sont pas toujours au rendez-vous car l'horizon des décideurs politiques reste court'.
Le nécessaire et le souhaitable
Les auteurs livrent des solutions pour ce nouveau modèle: manger mieux à travers notamment un nouveau mode de production plus local, réguler la demande en énergies renouvelables et trouver les clés pour les stocker, fabriquer de façon durable mais aussi recycler. Les transports représentent l'un des plus gros défis. Des changements de comportement seront nécessaires. Ô combien réjouissant pour la présentatrice de Green Business que je suis, le chapitre consacré à économie et écologie, comment les réconcilier. Les deux n'ont pas fait bon ménage pendant longtemps. Au point d'engendrer des rapports de force. Puis l'approche a évolué. Robert Solow et Joseph Stiglitz ont introduit l'environnement dans la théorie standard.
Désormais bon nombre d'économistes ont un credo: vivre mieux. "persuadés de la fin de la croissance perpétuelle du PIB, ils plaident pour une redéfinition de nos indicateurs". Plus de PIB mais un indice du bien-être. La conclusion est enthousiasmante: la transition écologique a besoin de citoyens actifs. "Il nous faut aujourd'hui transformer l'économie afin que nous puissions tous vivre mieux en consommant moins , et ainsi réconcilier le nécessaire et le souhaitable". Sans utopie évidemment. Et si en prime nous gardons le sourire...