Transition ou non ?
Il y a des jours où on se demande vraiment pourquoi revenir de congés. La fleur au fusil, nous revenons d'attaque. Et puis la réalité nous rattrape cruellement. Alors que le froid n'est plus qu'un mauvais souvenir, je constate de retour de vacances le gouvernement pratique avec bonheur le patinage, plus ou moins artistique. Et j'avoue, je m'y perds...
Je suis partie sur un débat sur la transition énergétique stérile, la conférence environnementale aura lieu dans un mois. Et 4 ministres tentent tant bien que mal de relancer la machine.
Ce week-end dans le journal du Dimanche Cécile Duflot , Philippe Martin , Stéphane Le Foll et Pascal Canfin ont signé une lettre pour demander l’accélération de la transition énergétique. Elle était normalement ce matin sur le bureau de Jean-Marc Ayrault. Leur argumentaire: "sans une évolution rapide" du système productif actuel, "l’accès aux ressources sera cause de conflits et d’inégalités nouvelles." «La question n’est donc désormais plus de savoir si nous allons faire face à la mutation écologique ou non, mais bien si nous souhaitons la conduire ou la subir».
Ca sent un peu le réchauffé, non? Il y a un an, un grand débat sur la transition énergétique était lancé (je le rappelle, on ne sait jamais). On nous répète à longueur de temps que nous n'avons pas le choix, que cette transition permettra de créer des emplois. L'avantage économique est mis en avant: "Ainsi, pour une grande partie des Français, «une rénovation thermique efficace couplée à une meilleure gestion de l’énergie, c’est de 50 à 250 euros d’économies par mois possibles suivant les situations» nous disent les 4 ministres.
L'écologie, la solution pour l'industrie ?
Mais dans les faits on en est loin. Le débat sur la transition a abouti à... une synthèse de travaux. Aux orties les 15 recommandations. Le Medef est monté au créneau.
Le document met en avant une réduction de la consommation énergétique de 50 % d'ici à 2050, Il mentionne toutefois, que certains acteurs ne sont pas d'accord et prônent un objectif de 20 %, mais cela n'a pas suffi à contenter le patronat. Certains jugent aussi irréaliste l'objectif de réduction de la part du nucléaire dans la production d'électricité, de 75 % à 50 % d'ici à 2025, fixé par François Hollande lors de sa campagne. La synthèse du débat sera remise au gouvernement le 20 septembre, lors de la conférence environnementale. Elle doit servir de base à une loi de programmation énergétique. Je ne me demande bien ce que l'on pourra trouver dedans. Et pendant ce temps là certains parlent du coût onéreux des énergies renouvelables.
Est-on prêt à changer de modèle ?
Peut-être...Je me prends soudain à espérer. Voilà Arnaud Montebourg qui nous dit que l'industrie n'est pas un problème pour l'écologie mais la solution. Aurait-il regardé assidûment Green Business? je n'en suis pas certaine mais je souhaite que l'émission continue d'alimenter les débats. Vivement la reprise le 31 août !