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Airbnb: à Paris, 20% des logements sont proposés par des hôtes gérant plusieurs annonces

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- - JUSTIN SULLIVAN / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP

A Paris, 20% des logements sur Airbnb sont proposés par des hôtes gérant plusieurs annonces, alors que les locataires pensent avoir affaire à des personnes qui louent leur propre appartement. Un phénomène qui inquiète les professionnels de l'hôtellerie.

Voilà des révélations autour d’Airbnb qui devraient encore faire couler beaucoup d'encre. Un journaliste a mis en lumière les profils intrigants de certains particuliers mettant leur(s) bien(s) en location sur le site d’annonces immobilières, déclenchant les foudres des professionnels de l’hôtellerie.

Ainsi, selon le site de données "Inside Airbnb", 20% des logements sur Airbnb sont proposés par des hôtes gérant plusieurs annonces, alors que les locataires pensent avoir affaire à des personnes qui louent leur propre appartement.

L’Australien à l'origine de ce site, Murray Cox, a géolocalisé sur une carte la totalité des annonces partout dans le monde, et a recensé rien qu’à Paris quelque 35.428 offres au total. C'est tout de même cinq fois plus qu’à San Francisco, pourtant ville-mère de la start-up américaine!

Le site Inside Airbnb a recensé sur une carte interactive toutes les données de Airbnb à Paris.
Le site Inside Airbnb a recensé sur une carte interactive toutes les données de Airbnb à Paris. © Inside Airbnb

4.000 euros de revenus par mois

D’après ces données, la majorité des biens loués sont des logements entiers, répartis de manière inégale entre les appartements et les maisons (85%) et les chambres (15%). Ces biens sont, en moyenne, loués 101 euros/nuit pendant 102 nuits par an. Ce qui rapporte à leur hôte… 800 euros par mois.

Mais il ne s’agit là que de moyennes, car en prenant quelques offres au hasard, les revenus estimés par mois montent vite jusqu’à 1.000, 2.000 voire 4.000 euros! Parmi elles, celle de Fabien attire particulièrement l’attention avec ses 143 logements. 

L’hôte indique clairement sur son profil être "gestionnaire immobilier" et fait part de sa disponibilité permanente auprès des locataires. Ce qui n'est pas le cas de tout le monde.

En effet, d’autres comme Diane se font rappeler à l’ordre par leurs invités, rapportent ainsi Les Echos, citant la plainte d’un de ses locataires : "L’hôte était catastrophique mais c’est probablement parce qu’elle est en fait une société se faisant passer pour un hôte".

Les professionnels montent au créneau

De quoi susciter la colère des syndicats du secteur de l’hôtellerie. L'Umih, principale organisation patronale de l’hôtellerie-restauration, a dénoncé la semaine dernière un "développement incontrôlé de l’offre à Paris et sur tout le territoire français" ainsi qu’un "déséquilibre flagrant en termes de charges et de normes, entre (…) les hôteliers et des pseudos-particuliers qui pratiquent illégalement de véritables activités professionnelles/hôtelières".

Selon l’organisation, le résultat net avant impôt de la location courte durée en France (s'il est déclaré...) atteint... Cliquez ici pour lire la suite 

Julien Mouret