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Finances publiques

9 millions de foyers modestes concernés par les baisses d’impôts

Christian Eckert annonce des baisses d'impôt pour 9 millions de Français, à hauteur de 3 milliards d'euros.

Christian Eckert annonce des baisses d'impôt pour 9 millions de Français, à hauteur de 3 milliards d'euros. - Joel Saget-AFP

Christian Eckert, le secrétaire d'Etat au Budget, a annoncé ce mercredi un geste fiscal d’un montant de "plus 3 milliards d'euros". La suppression de la première tranche d'impôt sur le revenu va alléger la facture des classes moyennes.

Comme l'a souligné Manuel Valls, le gouvernement est décidé à donner un coup de pouce aux classes moyennes dès que possible. Christian Eckert, le secrétaire d'Etat au Budget, a ainsi annoncé, ce mercredi 17 septembre, des baisses d'impôt pour 9 millions de foyers fiscaux, pour un montant de "plus 3 milliards d'euros".

Devant les députés à l'Assemblée cette après-midi, à l'occasion des questions au gouvernement, Christian Eckert a expliqué que l'exécutif allait "amplifier" les baisses d'impôt pour les ménages modestes adoptées l'an dernier. 

Cette annonce intervient quelques heures après que le Premier ministre, Manuel Valls, a promis que la première tranche d'impôt sur le revenu, celle à 5,5%, serait supprimée en 2015. 

Des mesures pour le pouvoir d'achat

L'allègement de la note fiscale pour 9 millions de foyers est la résultante de deux facteurs, a précisé le secrétaire d'Etat: cette suppression de tranche et le "renforcement de la décote" qui adoucit voire annuel la facture des revenus modestes. 

Pourquoi ces mesures envers la classe moyenne? Rappelez-vous, en plein cœur de l'été, le 6 août dernier, le Conseil Constitutionnel avait retoqué les allégements de charges qui devaient bénéficier aux salariés qui gagnent jusqu'à 1,3 SMIC. Depuis, c'était le branle-bas de combat à Bercy et Matignon pour dégainer au plus vite une mesure pouvoir d'achat.

Il a donc été décidé de supprimer la 1e tranche d'impôt sur le revenu, celle qui impose à 5.5% les revenus compris entre 6.000 et 12.000 euros. Cette décision soulève beaucoup de questions, notamment sur son financement.

3 à 4 milliards d'euros de manque à gagner

La première tranche d'impôt sur le revenu rapporte 3 à 4 milliards d'euros à l'Etat. Si on la supprime, il faut donc compenser ce manque à gagner. Une partie sera financée grâce aux économies sur les dépenses qui restent à détailler.

Une autre partie devrait venir des recettes meilleures que prévues des exilés fiscaux qui régularisent leur situation. Mais déjà, dans l'opposition, on s'inquiète, car "on supprime une tranche d'un impôt dynamique, qui verra donc ses recettes s'éroder, avec en face, un financement que l'on juge incertain".

Autre inquiétude, plus d'ordre éthique et philosophique, dont nous font part les spécialistes budgétaires de l'UMP: avec cette mesure, on estime qu'ils ne seront plus que 14 à 15 millions sur 37 millions de foyers fiscaux à payer l'impôt sur le revenu. Ce qui pose la question de l'égalité des citoyens face à l'impôt.

N.G. avec Mathieu Jolivet