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"Il ne devrait pas y avoir de remontée brutale des taux"

Cécile Roquelaure, directrice de la communication et des études d'Empruntis.

Cécile Roquelaure, directrice de la communication et des études d'Empruntis. - Empruntis

Cécile Roquelaure, directrice de la communication et des études d'Empruntis, revient sur la fin de la baisse des taux. Selon elle, une période de stabilisation devrait laisser place à une "lente remontée" des barèmes.

Après plusieurs mois de baisse ininterrompue des taux, LCL, première banque à remonter ses taux récemment, semble avoir cassé le mouvement. D'autres établissements ont-ils suivi sur cette lancée?

Cécile Roquelaure: Deux nouveaux établissements de crédit - une enseigne nationale et un groupe mutualiste – viennent tout juste de décider de remonter leurs barèmes. Pour l'heure, le mouvement est minime : la hausse se situant entre 0,10 à 0,20 point. Ces remontées sont la conjonction de plusieurs éléments : l'atteinte des objectifs commerciaux par les banques, l'afflux de dossiers et évolution de l’OAT 10 ans (Obligation assimilable du Trésor, qui sert de référence aux banques pour fixer leurs grilles tarifaires, Ndlr). Mais il ne devrait pas toutefois y avoir de grosse remontée brutale des taux, d’autant que l'OAT semble elle aussi se stabiliser après avoir augmenté début mai.

Le marché du crédit reste néanmoins encore attractif?

C. R.: Aujourd'hui, on n'est plus dans la période de baisse des taux, même si quelques établissements peuvent encore çà et là annoncer de très légères baisses. Plus généralement, on assiste à une stabilisation du marché, qui précède sans doute une lente remontée des taux. Même s'il faut garder à l'esprit qu'en cas de hausse de 30 ou 40 centimes, on se retrouve aux niveaux de juillet 2014, déjà très attractifs. Il n'empêche, si vous avez un projet immobilier, c'est le moment d'y aller!

Les renégociations de crédit ont explosé ces derniers mois. La tendance ne s'essouffle-t-elle pas, avec la fin de la baisse des taux?

C. R.: Le marché de la renégociation représentait environ 40 % des dossiers d'Empruntis entre fin 2014 et début 2015. En baisse depuis le mois d'avril, il n'en représente plus que 30 % aujourd'hui. Le mouvement semble en effet arriver au bout. Mais il n'est pas encore tard, les emprunteurs qui souhaitent renégocier leur taux doivent se lancer en ce moment, pour pouvoir bénéficier du choix le plus large possible d’établissements.

Qu'anticipe Empruntis pour les prochaines semaines?

C. R.: On assiste sans doute aux dernières évolutions notables avant le traditionnel statu quo de l'été, puis le redémarrage de l'activité à la rentrée. Il faudra donc être très attentif à ce que feront les banques le 1er septembre, en fonction de leurs besoins et de leurs objectifs pour 2016 - les dossiers engagés au dernier trimestre se concrétiseront au 1er trimestre 2016, et contribueront ainsi aux objectifs commerciaux de l'an prochain. Au-delà des politiques commerciales, certains paramètres seront déterminants : le niveau d'inflation, la reprise économique et la volonté des banques d’y contribuer via le crédit, et les décisions de la BCE, qui pour l'instant sont favorables à l'emprunt. 

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Léo Monégier