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Immobilier: les taux bas inquiètent la Banque de France

Les taux immobiliers sont au plus bas.

Les taux immobiliers sont au plus bas. - Jacques Demarthon - AFP

Avec la baisse du principal taux directeur de la BCE, les taux immobiliers pourraient continuer de reculer. Mais en cas de remontée des taux, ce sont les banques qui vont trinquer.

Mario Draghi vient d'annoncer, ce jeudi 4 septembre, une nouvelle baisse du taux directeur de la BCE à 0,05%. " Cette baisse va permettre aux banques de continuer à se refinancer à moindre coût tout en rémunérant moins l’argent qu’elles placent, ce qui devrait les inciter à prêter davantage aux ménages et aux entreprises. Le niveau record des taux de la BCE comme celui de l’OAT 10 ans permettent d’anticiper de nouvelles baisses de taux de crédit immobilier dans les prochaines semaines", explique Jérôme Robin, président de Vousfinancer.com.

Les taux de crédits immobiliers vont donc continuer de baisser. En août, ils sont tombés à 2,68%. Ce qui commence à inquiéter la Banque de France. C'est un risque qui est scruté de près par la Banque de France. Si les taux sont si bas, c'est parce que les banques se livrent une concurrence acharnée. Le crédit immobilier a toujours été considéré comme le produit d'appel par excellence pour capter les clients.

Rogner sur les marges

Et comme les banques se financent elles-mêmes à des conditions très avantageuses, elles en profitent pour pousser le curseur au maximum, en rognant de plus en plus sur leur marge.

Si l'on en croit un courtier, elles n'ont pas du tout l'intention de lever le pied. Les tous derniers barèmes qu'elles ont transmis promettent des taux encore plus bas.

Le gouverneur de la Banque de France les a rappelées à l'ordre à plusieurs reprises. Les banques françaises sont celles qui pratiquent les taux les plus bas d'Europe. L'encours sur les crédits immobiliers représente plus de 820 milliards d'euros, et plus de 90% des prêts sont à taux fixe. En clair, c'est elles qui paieront la différence en cas de remontée des taux.

Caroline Morisseau avec AFP