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La hausse des prix immobilier s'essoufflerait-elle à Paris?

Les prix immobiliers ont peu progressé à Paris en avril.

Les prix immobiliers ont peu progressé à Paris en avril. - Olivier Morin - AFP

Les prix ont dépassé les 9000 euros du mètre carré dans la capitale. Mais dans sa dernière étude, MeilleursAgents.com remarque que le marché est en train de se gripper à Paris et dans le reste de l'Ile-de-France.

Serait-ce bientôt la fin de la hausse des prix immobiliers à Paris? À la fin du mois d'avril, les Notaires de France annonçaient que "à Paris, d’après les indicateurs avancés sur les avant-contrats, la tendance haussière est appelée à se prolonger au moins jusqu’en avril 2018, où l’on attend un prix au m² aux alentours de 9.300 euros, en hausse de 9 % sur un an environ". Mais cela pourrait bien être un plafond.

En effet, dans sa dernière étude publiée ce 2 mai, le spécialiste de l'estimation immobilière MeilleursAgents, montre que cette hausse ralentie. Dans la capitale, les prix n'ont progressé que de 0,1% en avril. En Ile-de-France, les prix ont reculé de 0,1% en petite et grande couronne le mois dernier et de 0,3% en petite couronne et de 0,4% en grande couronne depuis janvier. Pourtant, Sébastien Lafond, président de MeilleursAgents, rappelle que "les conditions macroéconomiques et la concurrence entre les banques maintiennent les taux à un niveau très attractif (1,70% sur 20 ans et jusqu’à 1,25% pour les meilleurs dossiers). Le marché conserve un dynamisme latent".

Pourquoi les prix ne s'envolent pas?

Pourquoi les prix ne s'envolent donc pas? Pour plusieurs petites raisons qui s'accumulent. Tout d'abord, "à Paris et en Ile-de-France, les stocks de biens à vendre sont aujourd'hui au plus bas", précise MeilleursAgents. Une bonne raison de gripper le mécanisme. "Les propriétaires souhaitant changer de foyer veulent avant tout sécuriser leur achat avant de vendre leur bien. Ne trouvant pas ce qu'ils cherchent, la vente attend et le marché se met en pause".

De plus, face à la hausse ininterrompue des prix, cette profession a attiré beaucoup de monde. "Mais face à la concurrence, certains professionnels ont malheureusement tendance à surévaluer leurs estimations pour remporter le mandat. Et finalement les biens tardent à trouver preneur et finissent parfois par se vendre moins cher", analyse MeilleursAgents

Autres raisons évoquées: la grève et les conditions météorologiques. La pluie et la neige ont rendu difficile l'accès à certaines communes. “Nous avions déjà eu moins de contacts ces derniers mois mais avec la grève, depuis quelques semaines, les acheteurs sont encore moins présents”, note un professionnel de l’immobilier situé à Trilport en Seine-et-Marne. Pourtant, en temps normal, nous sommes à 35 minutes de la Gare de l’Est”.

Et dans le reste de la France?

À Bordeaux, les prix immobiliers poursuivent leur refroidissement. Avec -0,4% sur le seul mois d’avril, les prix bordelais ont baissé de -1,1% sur les deux derniers mois et de -0,1% depuis le début de l’année. Le mois dernier, l'agence Square Habitat Bordeaux Nansouty évoquait comme raison un début de correction. Le marché bordelais "se tend un peu" avec des prix qui ont augmenté de presque 17% en 2017. "On peut imaginer qu’ils ont atteint un pic. Le problème c’est qu’avec ces prix élevés, les biens peinent à trouver acquéreur", ajoutait ce même professionnel. 

Cela redonne à Lyon la tête du palmarès avec +8,8% sur 12 mois et +0,9% 3 au mois d’avril. “Depuis l’année dernière la hausse est continue du fait de la demande très importante mais aussi des professionnels qui surestiment les biens pour remporter le mandat”, assure Alexia Gelas d’Angelo, directrice de l’agence Neyret Immobilier Lyon 7, qui dit espérer que “cela arrête d’augmenter ainsi".

Un effet TGV à Rennes?

À Rennes, la hausse des prix reste limitée sur 12 mois (+4,9%) et depuis le début de l’année (+2,1%), mais le mois d’avril montre une embellie significative : +1,1%. "C’est probablement le fruit d’un travail de longue haleine sur les infrastructures de la ville qui, en soulignant son attractivité pour les entreprises comme pour les particuliers, crée un surcroît de demande. Les prix restent cependant raisonnables -à environ 2 650 euros du mètre carré en moyenne pour les appartements et environ 3 370 euros pour les maisons", analyse MeilleursAgents. Autre argument majeur pour la ville : l’arrivée de la LGV qui place Rennes à 1h30 de Paris depuis l’été dernier.

À l’inverse de Rennes, Nantes est à la peine avec -0,6% en avril, -1,4% depuis deux mois et -0,2% depuis le début de l’année. Les autres capitales régionales connaissent des sorts contrastés au mois d’avril : baisse à Toulouse (-0,2%), stabilité à Marseille, hausses limitées à Nice (+0,3%) et Strasbourg (+0,4%), hausses plus fortes à Lille (+0,6%) et Montpellier (+1,0%).

Diane Lacaze