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L'AMF s'inquiète des produits financiers destinés au grand public

Les prospectus de ces produits promettent souvent d'importants retours.

Les prospectus de ces produits promettent souvent d'importants retours. - -

Le gendarme des marchés a fait part de ses craintes quant au développement de certains produits complexes à destination des particuliers. Dans sa cartographie des risques, publiée le 4 juillet, il y voit un risque pour les épargnants non avertis.

Ces six derniers mois, les affaires concernant des produits financiers complexes à destination des particuliers se sont multipliées. Jet, Garantie Star 8 (BNP Paribas) ou Doubl'Ô Monde (Caisses d'Epargne) sont autant de placements ayant fait l'objet de plaintes judicaires en provenance d'épargnants s'estimant lésés.

Pourtant, les ventes de ces produits complexes (dits "produits structurés") reculent, selon la cartographie des risques de l'Autorité des Marchés Financiers (AMF), publiée jeudi 4 juillet. En 2012, elles ont ainsi chuté de 38% par rapport à 2011, pour s'élever à 6,3 milliards d'euros.

Ce qui n'empêche pas l'AMF de s'inquiéter: "un certain nombre d'évolutions incitent à la vigilance du point de vue de la protection des épargnants". Le gendarme des marchés est notamment préoccupé par les produits qui ne présentent pas une garantie en capital. Cette dernière permet à l'épargnant d'être assuré de récupérer sa mise à la fin (hors frais de gestion).

Un risque de non compréhension pour les épargnants

L'AMF cite les produits à barrières désactivantes, qui promettent des retours sur capital différents selon l'évolution du marché. Selon l'AMF deux-tiers de ces placements n'offrent pas de garantie du capital à l'échéance du contrat.

Autre risque pointé par l'AMF, "la mauvaise compréhension de la part des épargnants du fonctionnement de ces [produits structurés]". Un risque d'autant plus grand que le gendarme de la Bourse rappelle que les notices d'explications fournies par les distributeurs contiennent des hypothèses de marchés résolument optimistes. L'Autorité estime également que le fonctionnement de ces placements restent opaques.

Des publicités "agressives"

Elle n'est d'ailleurs pas la seule à tirer la sonnette d'alarme sur ce sujet. Dans un récent document, les régulateurs européens des marchés (ESMA) et des Banques (EBA) expliquaient que "durant la période actuelle de faible rentabilité des investissements, des particuliers sans expérience sont tentés de se tourner vers des produits complexes".

Enfin l'AMF souligne un danger: la publicité. Elle parle d'actions marketing "parfois agressives". Ainsi l'année dernière, 72% des nouvelles publicités recensées par l'AM incitaient les particuliers à spéculer, promettant souvent des gains rapides et importants.

L'AMF a ainsi agi. Elle a, depuis l'été 2011, lancé par quatre fois des alertes publiant la liste des sites oéprant sur le forex (marché des changes) sans y être autorisés.

Julien Marion