Le prix de l'or s'effondre. La faute à…
Le lingot, le lingotin, le Napoléon. C'est ce qui a l'aspect du plus solide des refuges quand tout le reste s'écroule. Mais l'aspect seulement, comme le montre une fois encore la récente glissade des cours. L'once d'or est tombée à son plus bas depuis mars 2010, semblant se diriger inexorablement vers le seuil des 1.000 dollars, quand elle semblait prête à atteindre les 2.000 en 2013.
Les analystes des grandes banques internationales sont en train de se faire concurrence: c'est à celui qui placera la barre le plus bas. L'américaine Morgan Stanley la situe en ce moment à 800 dollars. Plus bas encore chez l'allemande Deutsche Bank, à 750 dollars.
Et chacun y va de sa comparaison historique. Les spécialistes de la britannique Barclays expliquent qu'historiquement, le métal jaune se négocie à un prix un tiers supérieur au coût de sa production. Soit bien autour des 1.000 dollars l'once.
Les promoteurs de "l'or refuge" dans le viseur
Les mis en cause, pêle-mêle: les Américains qui font monter leur devise, les Chinois qui achètent moins d'or, le pétrole qui ne descend pas autant que prévu, l'inflation parmi les économies industrielles toujours aussi hypothétique. Chacun choisit l'explication qui lui convient.
A moins que la faute en revienne aux promoteurs inlassables de "l'or refuge" qui refusent de reconnaître que, depuis des années les gestionnaires de capitaux n'ont aucun profit à en retirer. Pas de taux d'intérêt sur lequel jouer, pas de dividende à encaisser ou à réinvestir.
A moins... à moins, que les économistes ne voient rien de l'inflation qui pourrait revenir, ou bien du pétrole qui pourrait rechuter. Rien non plus d'une puissante volonté de la Chine de transférer ses avoirs en dollars vers du métal précieux. Alors, comme il y a quatre ans, pourra ressurgir l'éternelle promesse de l'or: pour se protéger des aléas économiques, on n'a encore rien trouvé de plus fascinant.