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Immobilier: les taux stagnent mais le pouvoir d'achat baisse

Les taux immobiliers sont restés stables au deuxième trimestre.

Les taux immobiliers sont restés stables au deuxième trimestre. - Lionel Bonaventure - AFP

Au deuxième trimestre, les taux immobiliers sont restés stables. Mais les prix, eux, remontent, grignotant le pouvoir d'achat des ménages.

Les taux d'intérêt immobiliers sont quasi-stables. Depuis trois mois, ils atteignent 1,56% toutes durées confondues en avril et mai et 1,57% en juin. Dans le détail des différentes durées d'emprunt, la hausse est nette sur les crédits de 15 ans et moins. En revanche, les crédits plus longs, à 20 et 25 ans, baissent légèrement. L'explication est simple: ces échéances sont celles qui sont privilégiées par les primo-accédants. Or ce sont eux qui sont les plus pénalisés par la hausse des prix de l'immobilier. D'où ces petites ristournes des banques sur les emprunts plus longs.

Il faut de nouveau faciliter l'accès au crédit pour les ménages modestes. D'autant que la production de crédits est bel et bien en train de ralentir. Certes, l'année 2016 était à ce point exceptionnelle qu'il était difficile de faire mieux, mais Crédit Logement affirme que le nombre de prêts accordés au 2ème trimestre est en baisse de 2% par rapport à la même période l'an dernier. Une baisse qui atteint même plus de 11% en ce qui concerne les seuls crédits pour l'achat d'un logement neuf.

Quatre ans de revenus nécessaires

Si les crédits immobiliers sont en baisse, c'est parce que le coût des opérations devient de moins en moins supportable pour les ménages.

Crédit logement/CSA calcule le coût relatif des opérations en nombre d'années de revenus pour les ménages. Et ce coût n'a tout simplement jamais été aussi élevé depuis le début des années 2000. Plus de quatre ans de revenus sont aujourd'hui nécessaires pour une opération, tous marchés confondus. Soit une hausse de plus de 6% au 1er semestre en glissement annuel.

La hausse des revenus des ménages est clairement moins dynamique que celle des prix de l'immobilier. En témoigne l'autre indicateur de crédit Logement CSA/LPI sur le pouvoir d'achat des ménages dans les grandes villes de France. Sur un an, les ménages ont perdu des mètres carrés achetables à Paris, Lyon, Rennes, Tours, Montpellier, Nîmes, Strasbourg... Toutes les villes qui voient leurs prix le plus augmenter. Et la palme revient évidemment à Bordeaux, où les ménages ont perdu plus de 7 mètres carrés en un an.

Marie Coeurderoy