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Pourquoi les fourmis allemandes ont tort de penser que les Français sont des cigales

Les Français sont (presque) les champions d'Europe de l'épargne

Les Français sont (presque) les champions d'Europe de l'épargne - ncmp - cobber 17 - Jpbazard - Pixabay - CC

Dans une récente étude, l'Insee explique qu'en prenant en compte plusieurs facteurs dont le système de retraite, le taux d'épargne des ménages français est supérieur à celui de leur voisin d'outre-Rhin.

Les Français ont plutôt tendance à être considérés comme de grands épargnants. Pourtant, lorsque l'on regarde sur une longue période, le taux d'épargne des ménages est plus élevé dans certains pays, comme l'Allemagne, la Belgique ou l'Autriche (plus de 16% en moyenne entre 1995 et 2015, contre 14,8% pour la France).

Dans une étude publiée mardi 11 juillet, l'Insee appelle toutefois à ne pas comparer ces taux sans se poser de questions.

Ainsi l'institut des statistiques explique que ces chiffres ne disent finalement pas grand-chose car ils sont tributaires de plusieurs différences notables. En effet, le taux d'épargne est mesuré comme le rapport entre l'épargne totale des ménages rapporté au revenu disponible brut (ensemble des revenus diminués des impôts directs, comme l'impôt sur le revenu ou la CSG).

Services publics et système de retraites

Or plusieurs facteurs propres à chaque pays peuvent influencer l'une de ces deux variables, voire les deux. C'est le cas par exemple de la fiscalité indirecte (la TVA). Plus elle est haute, plus le taux d'épargne a tendance à être faible car, les ménages ont moins de revenu disponible pour épargner. Il en est de même pour les fournitures de services publics gratuits (santé, éducation, culture). Dans les pays "généreux" en la matière, ces services se substituent "à la consommation que les ménages devraient assurer en leur absence", indique l'Insee.

Autre élément très important: le système de retraite. Dans les pays où le financement de la retraite se fait par répartition (les actifs cotisent pour financer les pensions des retraités) et non par capitalisation, les ménages n'ont pas à épargner pour financer leurs vieux jours. Ce qui induit un taux d'épargne plus faible.

En prenant en compte l'ensemble de ces éléments, l'Insee recalcule un taux d'épargne à "environnement institutionnel comparable". Les différences s'estompent alors sérieusement. La correction est ainsi importante dans certains cas. Le taux de l'Allemagne passe de 16,3% à 14,1% sur la période 1995-2015, soit un chiffre moins élevé que celui de la France (14,6%). En prenant en compte ces considérations, il n'y a en fait qu'en Autriche où le taux d'épargne est plus haut que dans l'Hexagone (14,7%).

Plus notablement, les Pays-Bas et l'Irlande ont perdu respectivement 6 et 3 points, deux pays où le système de retraite par capitalisation est fortement développé.

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- © Insee
J.M.