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Un second tour Mélenchon-Le Pen créerait-il la panique aux guichets des banques?

Un second tour de tous les risques ?

Un second tour de tous les risques ? - MARTIN BUREAU, ALAIN JOCARD / AFP

Si les deux candidats se retrouvent au second tour de l'élection présidentielle, il existe un risque de retraits massifs d'argent de la part des épargnants. Une hypothèse prise très au sérieux par les banques.

Quel est le risque pour les banques en cas de victoire de Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon à l'issue du premier tour? C'est un sujet tabou dont peu de banquiers acceptent de parler, tellement il inquiète. L'hypothèse est pourtant dans toutes les têtes.

"Oui, si ce sont les deux candidats qui envisagent une sortie de la zone euro, il y a un vrai risque de retraits massifs de la part des épargnants français", nous dit un haut responsable du secteur financier. Un banquier confirme: "C'est un risque à prendre très au sérieux" nous dit-il.

Un risque gérable

Mais le risque semble gérable. D'abord, la Banque de France a les moyens d'approvisionner les banques françaises en liquidités pendant des mois et des mois. "Elle dispose d'un stock de liquidités abondant qui permet de gérer le problème dans la durée", nous dit un régulateur.

Ensuite, les banques françaises ont elles-mêmes les moyens de contenir le mouvement. Elles ont parfaitement le droit d'un point de vue réglementaire de jouer sur les plafonds et de limiter les retraits de leurs clients. Supposons qu'aujourd'hui vous ayez le droit de retirer 500 euros par semaine. Demain, votre banquier peut vous dire que vous n'avez plus le droit qu'à 100 euros.

Ultime solution

Et si la situation devenait hors de contrôle? Alors ce serait au gouvernement, et à lui seul, par décret, de contenir la fuite des capitaux. Il pourrait alors limiter, voire interdire tout retrait. C'est une décision qui ne relève ni de la Banque de France ni de la Banque centrale européenne. Cela ne peut être qu'une mesure gouvernementale. Et selon un régulateur français, qui connaît parfaitement les processus de décision, "le gouvernement aurait alors tout intérêt à laisser pourrir la situation pour que les électeurs mesurent l'impact de leurs votes".

Caroline Morisseau