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Immobilier

Une propriétaire condamnée à raser sa maison qui fait de l'ombre à sa voisine

La propriétaire se dit "abattue" par le rejet de son pourvoi en cassation la semaine dernière.

La propriétaire se dit "abattue" par le rejet de son pourvoi en cassation la semaine dernière. - LOIC VENANCE / AFP

En Meurthe-et-Moselle, une habitante a fait bâtir une extension à sa villa après l'obtention d'un permis de construire. Mais sa voisine a porté plainte et a obtenu gain de cause.

C'est un rêve qui a tourné au cauchemar. Sarah Rebaï, une habitante d'Essey-lès-Nancy (Meurthe-et-Moselle), est contrainte par la justice de raser sa maison, au motif qu'elle fait de l'ombre à sa voisine. Cette propriété est en fait une extension de 130 mètres carrés à sa villa située dans un quartier pavillonnaire de l'agglomération nancéienne.

"Je n'attendais pas (cette) décision, parce que j'ai tout fait pour me battre, pour garder ma maison. C'est dur pour moi", a confié à l'AFP cette propriétaire, qui se dit "abattue" par le rejet de son pourvoi en cassation la semaine dernière.

Tout semblait pourtant en règle. Après avoir obtenu un permis de construire en 2011, la propriétaire s'était installée avec ses deux enfants dans la nouvelle bâtisse, construite en conformité avec les prescriptions du permis de construire, et louait la demeure principale à des particuliers.

12.000 euros de frais de justice

Mais sa voisine a porté plainte au prétexte que la nouvelle maison faisait de l'ombre à son jardin et sa terrasse. Elle a obtenu gain de cause devant la justice en première instance en 2014, puis en appel en 2015.

"S'il y avait véritablement eu un problème d'ensoleillement et de luminosité, l'autorité administrative n'aurait pas délivré le permis de construire, elle l'a fait", a observé l'avocate de Sarah Rebaï, Me Françoise Thouin-Pallat.

"Quand on connaît le dossier, on sait très bien que cette voisine n'habite pas sa maison. Madame Rebaï, c'est la sienne, elle y habite et elle en a besoin", a ajouté l'avocate.

Sa cliente, au chômage, doit s'acquitter de 12.000 euros de frais de justice et a renoncé à saisir la Cour européenne des droits de l'homme, parcours qu'elle juge "trop compliqué". Elle envisage d'écrire au président de la République.

J.Mo. avec AFP