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Vote de confiance: Manuel Valls sur un fil à l'Assemblée

Manuel Valls va devoir calmer les ardeurs des "frondeurs" de la majorité.

Manuel Valls va devoir calmer les ardeurs des "frondeurs" de la majorité. - Martin Bureau - AFP

Le Premier ministre va tenter mardi de regagner le cœur de sa majorité. Le tout sans effriter la confiance placée en lui par les chefs d’entreprises, et face à des frondeurs qui pourraient lui faire payer l’absence de geste fort.

Dérapage budgétaire, croissance minuscule, éviction de Montebourg et de ses alliés, affaire Thévenoud…Manuel Valls aura au moins réussi à tenir une promesse: celle d’une "rentrée difficile". Malgré un scénario proche de la catastrophe, le Premier ministre garde toutefois un atout en poche. Le vote de confiance, sollicité auprès de l’Assemblée nationale mardi 16 septembre, pourrait en effet lui assurer un regain de légitimité. Et par la même occasion, un peu de temps.

Mais pour cela, le chef du gouvernement va devoir peaufiner un numéro d’équilibriste débuté dès la fin de l’été. Son "j’aime l’entreprise" et la promesse de réduire au maximum les freins à l’embauche ont clairement séduit le patronat. Dans le même temps, sa tentative de reconquête des militants socialistes a été plutôt bien accueillie. Malgré tout, la fronde d’une partie de la majorité se fait persistante tandis que les négociations de branche sur le pacte de responsabilité patinent.

Un geste pour les retraites modestes

En cela, le discours de Manuel Valls qui précédera le vote de confiance est un exercice risqué. Il s'agira pour lui de s’assurer le ralliement d’une partie de ses troupes égarées, sans effriter la confiance fragile que semblent avoir retrouvé les patrons. D’autant que le locataire de Matignon veut "passer avec force", selon ses propres mots. Contexte budgétaire oblige, il ne devrait pas annoncer de baisses d’impôts massives pour les classes moyennes, comme cela avait été un temps évoqué.

Le Premier ministre devrait néanmoins tendre la main aux retraités les plus modestes, affectés par l’absence de revalorisation de leur pension pour cause de faible inflation. C’est en tout cas le message transmis dimanche dans son entretien au JDD. Reste à savoir quel coup de pouce l’exécutif est prêt à accorder pour calmer les ardeurs des frondeurs, confortés par Martine Aubry dans leur choix de l’abstention. La maire de Lille s’est en effet déclarée samedi "pour l’indépendance de chacun" lors du vote. Si Manuel Valls devrait obtenir la confiance sans trop de fracas, les abstentionnistes, eux, pourraient tout de même être tentés par un coup de force avant des débats qui s’annoncent explosifs sur le Budget et le Budget de la Sécurité sociale. Le funambule Valls pourrait alors être pris de quelques vertiges.

Yann Duvert