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Vous n'imaginez pas tout ce que les villes peuvent vendre aux enchères

Les ventes aux enchères sur internet regorgent d'objets et biens immobiliers insolites.

Les ventes aux enchères sur internet regorgent d'objets et biens immobiliers insolites. - Philippe Merle - AFP

Cinémas, chapelles, composteurs de billets... Sur internet, on peut acheter aux enchères des biens immobiliers et des objets pour le moins atypiques dont souhaitent se débarrasser des collectivités ou des organismes publics. Tour d'horizon de ces ventes pas comme les autres.

Si vous envisagez d'investir 200.000 euros dans la pierre, pourquoi ne pas vous offrir un cinéma dans l'Allier? À moins que vous rêviez d'acheter des composteurs de billets avec imprimante intégrée pour jouer au contrôleur avec vos amis, pour moins de 10.000 euros? Certains organismes publics ou des collectivités n'ont d'autre choix que de se séparer d'objets encombrants ou de biens immobiliers devenus trop coûteux à entretenir ou rénover.

Pour les vendre rapidement, ils ont donc parfois recours à des sites de ventes aux enchères, comme Agorastore.fr. Parmi les articles insolites mis en ligne dernièrement sur la plateforme, on trouve par exemple des composteurs de billets de transport flambant neufs. Cédées par une collectivité de Nouvelle-Aquitaine, ces deux machines "magnétiques et sans contact" sont dotées d'une mémoire interne de stockage des données, d'un écran lumineux et d'une imprimante intégrée.

Un composteur de billets de transport mis aux enchères.
Un composteur de billets de transport mis aux enchères. © Agorastore.fr

Elles ont été proposées aux enchères cette semaine avec une mise à prix à 6000 euros. Pour le compte de la ville d'Antony, dans les Hauts-de-Seine, le site vend également des jeux sur ressort pour enfants, des véhicules ou encore des systèmes de vidéo-conférence.

Moulins, la préfecture du département de l'Allier, a de son côté décidé de se séparer de son ancien cinéma. Au rez-de-chaussée et au 2ème étage, le bâtiment d'environ 500 mètres carrés dispose de deux salles en gradins de respectivement 65 et 197 places, d'un hall, de locaux techniques et de sanitaires. Le 1er étage est composé d'un bureau, de paliers et d'espaces de rangement. Si vous êtes intéressé, la vente débute dans un peu plus d'un mois au prix initial de 185.300 euros.

Cet ancien cinéma est vendu par la ville de Moulins.
Cet ancien cinéma est vendu par la ville de Moulins. © Agorastore

Une chapelle de 260 m² à Brest

Aussi, par manque de moyens financiers pour restaurer leur patrimoine, certaines communes n'hésitent pas à faire des concessions. C'est le cas de la municipalité de Roubaix (Nord), qui a décidé de vendre aux enchères sur internet quatre grands caveaux familiaux à l'abandon à partir d'un euro. Ces édifices funéraires sont vendus "en l'état, avec l'obligation pour les particuliers de les restaurer", comme l'a expliqué Alain Vantroys, responsable du dossier, qui s'est exprimé dans les colonnes de La Voix du Nord.

Dans le même registre, la ville de Brest a mis sur le marché une chapelle ancienne en pierre sous toiture d'ardoises, désacralisée depuis un certain nombre d'années. Ce bâtiment de 260 m² qui dispose d'un terrain de 914 m² est vide et nécessite une réhabilitation totale, précise l'annonce d'Agorastore.fr. En revanche, les futurs investisseurs ne pourront pas vraiment faire tout ce qu'ils veulent, car la commune "aura un regard particulier sur le projet (...)", prévient la plateforme d'enchères en ligne. La vente aura lieu le 4 décembre avec une mise à prix initiale de 55.100 euros.

Palais de justice de Poitiers. (photo d'illustration)
Palais de justice de Poitiers. (photo d'illustration) © Guillaume Souvant - AFP

Et puis il y a les cessions envisagées par l'État, qui possède un parc immobilier de plus de 75 millions de mètres carrés estimé à près de 70 milliards d'euros, selon un récent communiqué du Sénat. Parmi les ventes programmées figure notamment celle du Palais de Justice de Poitiers, dont les premières pierres ont été posées à l'époque gallo-romaine. Le ministère de la Justice envisage de s'en séparer en 2020. En revanche, rien ne dit que cet édifice sera mis aux enchères.

Julien Mouret