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Energie

Pourquoi la mobilité inclusive est bonne pour la transition énergétique et pour l‘emploi ?

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"Le 29 janvier dernier, se tenaient les troisièmes Rencontres de la Mobilité Inclusive à Paris. Total, partenaire fondateur du Laboratoire de la Mobilité Inclusive, y était présent pour rappeler son rôle de fournisseur d’accès à l’énergie auprès du plus grand nombre et co-construire, avec les participants, des solutions pérennes."

La mobilité est au cœur du développement économique

La mobilité est indissociable de l’accès à l’emploi et de son corolaire, l’insertion sociale. Cette formule résume ce qui a présidé à la fondation, en 2013, du Laboratoire de la Mobilité Inclusive -dont Total est membre fondateur avec Wimoov-, qui tenait le 28 janvier dernier ses troisièmes rencontres annuelles au Cent-Quatre à Paris.

Car les problématiques liées à l’absence de mobilité sont nombreuses : en France, 20% des personnes en âge de travailler rencontrent des difficultés dans leurs déplacements quotidiens. De fait, 41% des employeurs ont des difficultés à pourvoir un emploi pour des raisons de mobilité́(1). Encore plus concrètement, l’Inspection Générale des Finances estime que «l’inadéquation locale entre offre et demande d’emploi pourrait représenter jusqu’à 2,5 points de notre taux de chômage»(2).

«Il est très cohérent pour Total d’être au cœur de cette initiative de mobilité», rappelait Thierry Pflimlin, Secrétaire général de Total Marketing & Services, en s’adressant aux trois-cents participants venus de la France entière. «Notre rôle d’énergéticien est de permettre l’accès à l’énergie au plus grand nombre. C’est tout le sens de notre démarche Better Energy». En ajoutant que «pouvoir se déplacer, c’est pouvoir participer pleinement à la société́ et ainsi intégrer un cycle qui va créer de valeur aussi bien pour la personne que pour la collectivité» et se félicitant que le laboratoire soit un «endroit unique où se retrouvent la société civile, les pouvoirs publics et les entreprises».

Et participe de la transition énergétique

Fabrice Boissier, directeur général délégué de l’ADEME, partenaire également du Laboratoire de la Mobilité Inclusive, a rappelé que mobilité durable et mobilité inclusive étaient étroitement imbriquées. Il considère que la réponse aux enjeux écologiques actuels, -climat, pollutions, épuisement des ressources-, ne sera apportée que par une société qui intègre le vivre ensemble et l’inclusion.

Il met en garde en effet sur l’écueil de la facilité : réserver le centre des villes aux voitures dites propres donc chères ; étaler les villes sans y adjoindre des services de transports en commun performants et sûrs ; miser sur le tout numérique en négligeant les populations qui n’y ont pas ou peu accès ; opter pour le tout-taxe qui pénalise les plus fragiles… Des solutions qui ont pourtant déjà été expérimentées.

«Le véhicule du futur n’est pas un véhicule. C’est un service de mobilité accessible à tous» a affirmé Fabrice Boissier. En rappelant que dans les villes, la moitié des déplacements se faisaient sur une distance inférieure à trois kilomètres. Marche à pieds et vélo ont donc une place de choix, aux côtés de transports en commun dont l’accessibilité, la sécurité et l’utilisation doivent être garantis. Du côté des nouvelles pratiques, covoiturage et auto-partage, il reste à développer le premier en intégrant mieux et plus les distances courtes et, pour le second, à élargir la notion d’accès aux véhicules pour les précaires, les urgences, les situations de la vie quotidienne qui permettent l’inclusion et l’insertion. «Un gros travail de formation et de coaching en perspective» a-t-il conclu.

Mais doit être rentable et pérenne

En notant que pour cette édition, très participative, tous les acteurs représentatifs de la mobilité inclusive avaient répondu présent, Jérôme Schmitt, Directeur Développement Durable et Environnement de Total a souhaité rappeler l’importance de la viabilité des modèles économiques : «Vous parlez aussi économique. L’un ne peut pas marcher sans l’autre. Vous êtes dans le vrai !».

En soulignant que les ressources publiques n’étaient pas illimitées, Jérôme Schmitt a exhorté les participants à bâtir ensemble des modèles économiquement pérennes. «La mobilité inclusive ne peut pas être synonyme de mobilité sous perfusion. Quand on pense mobilité inclusive, il faut penser durable et profitable. Et il faut le revendiquer !».

Une façon d’expliquer qu’il faut envisager les opportunités plus que les difficultés, en prenant en exemple Blablacar dont les deux-tiers des utilisateurs sont aujourd’hui des précaires de la mobilité. «Un exemple qui prouve que les modèles économiques existent. Ils doivent être reproductibles».

Il a également précisé que «chez Total, dans notre approche de l’accès à l’énergie et à la mobilité, que ce soit en Afrique ou en Asie, nous cherchons à inventer des business-models rentables et reproductibles, pour lesquels les gens ont envie de se battre. Et ça marche !».

Un appel à l’innovation rentable. Celle qui devra savoir intégrer une cohorte d’enjeux transgénérationnels, sociaux, sociétaux et environnementaux. C’est à dire combiner beaucoup de savoirs-faire.

Rien que ça ? Serait-on tenté de répondre. Mais le directeur du développement durable de Total a donné corps à son propos, en rappelant que dans d’autres domaines, -bancaires, énergie, téléphonie-, l’innovation rentable a permis des sauts de générations. C’est-à-dire de passer de l’état d’absence quasi-complète de solutions à des solutions dernier cri.

«Je suis sûr qu’on va inventer des modèles économiques pour que tous ceux qui souffrent d’un déficit de mobilité passent d’une mobilité précaire à une mobilité hyper-efficace, celle à laquelle nous aspirerons tous demain».

Des mots qui ont plu à Florence Gilbert, directrice générale de Wimoov et présidente du Laboratoire de la Mobilité Inclusive, qui, en clôture de ces rencontres annuelles, a formulé le vœu que, rapidement, l’expérimentation laisse la place aux déploiements pour organiser la mobilité sur les territoires, «avec des modèles économiques qui financeront et rendront la mobilité inclusive pérenne et auprès des énergéticiens, pour rendre la mobilité inclusive et durable !»

(1) Mobilité́, insertion et accès à l’emploi, 2013 ; Laboratoire de la Mobilité́ inclusive/Auxilia

(2) Rapport commandé en juin 2015 par le Premier Ministre

Retrouvez notre dossier spécial concernant les moyens de la transition énergétique :

Les 5 conditions qui permettront le succès de la transition énergétique en France

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