Inscrivez-vous gratuitement à la Newsletter BFM Business
Avec 10g, l'éditeur promet de simplifier l'administration et la gestion du stockage de sa base de données. L'option RAC assurant le clustering sera intégrée par défaut à sa base et à son serveur
d'applications.
Après avoir rendu Linux ' incassable ', Oracle prône le ' Grid Computing '. Ainsi, la semaine dernière, au cours de la conférence
OracleWorld, Larry Ellison, PDG d'Oracle, annonçait le SGBD Oracle 10g (g pour grille). Une manière pour l'éditeur d'intégrer le concept en vogue d'adaptation des ressources à la demande. Cette technique de grille repose sur la
mutualisation de serveurs, fédérés par une couche intermédiaire, pour créer un système virtuel, à la demande, tout en assurant la haute disponibilité des applications. ' La technologie n'est pas nouvelle puisque cette couche
cluster avait été proposée en option avec la base de données 9i, sous le nom de Real Application Cluster [RAC] ', souligne Pascal Rawsin, responsable marketing chez Oracle France.
Ici, les données ne sont pas recopiées sur les disques, mais chargées dans un cache commun à tous les serveurs, et partagées. La base traite les pics d'activité en déclenchant automatiquement de nouvelles machines ou en répartissant la charge sur
d'autres en quelques secondes (contre 50 secondes pour Oracle 9i), pour le mécanisme de tolérance de panne. Attention toutefois, ' les grilles doivent être homogènes. On ne peut pas avoir une instance 10g
d'une application simultanément avec Linux et Windows dans la même grille. En revanche, les différentes grilles peuvent fonctionner avec des systèmes d'exploitation différents ', reconnaît Larry Ellison. Bien entendu, pour
administrer cette grille, l'éditeur a revu son outil d'administration Oracle Enterprise Manager, pour gérer au travers d'un navigateur Internet ces différentes grappes.Ce parallélisme s'étend aussi aux systèmes de stockages NAS et SAN. Le module Automatic Storage Management, un sous-ensemble de la console d'administration, traite les disques distants et exécute automatiquement les opérations
nécessaires au fonctionnement de la base (mirroring, allocation des disques, basculements et optimisation des performances). ' Nous avons conclu des partenariats avec Hitachi, EMC et NEC, pour adapter leurs solutions de
stockage à Oracle 10 g, précise Laurent de Lavarenne, responsable marketing des serveurs d'applications chez Oracle France. Oracle 10g peut, bien sûr, tourner quel que soit le SAN ou le NAS, mais certaines options
d'automatisation ne fonctionneront pas. '
Un coût prohibitif
Ces nouveaux dispositifs ont aussi pour objet de faciliter le travail de l'administrateur. Il pourra ainsi ajouter à la volée des serveurs supplémentaires dans un cluster et administrer la base à chaud. Les paramètres de
fonctionnement de chaque machine en cluster (état des disques durs, données écrites ou effacées) seront stockés dans Oracle Internet Directory, l'annuaire LDAP. Enfin, un moteur d'autodiagnostic simplifie la résolution des problèmes.
' Un débutant peut assimiler le fonctionnement d'Oracle 10g en deux jours ', promet Laurent de Lavarenne. Cependant, il reste à Oracle à convaincre ses clients à migrer vers cette nouvelle architecture.
Car, malgré le côté attractif de la technologie qui permet de remplacer de gros systèmes IBM ou Sun par de petits serveurs biprocesseurs Intel avec Linux , le coût de la solution est le principal frein à son adoption. Ce qui explique l'échec
commercial de l'option RAC, qui, selon l'éditeur, n'a finalement attiré qu'une quinzaine de clients en France et plusieurs centaines dans le monde. ' Initialement, on économise en achetant de petits serveurs Linux au lieu d'un
gros système. Mais ce que Larry Ellison ne dit pas, c'est que son logiciel RAC nous coûte 20 000 dollars par processeur en plus des 40 000 dollars par CPU pour la base ! ', se plaint un client d'Oracle
interrogé pendant la conférence. Le PDG d'Oracle s'est refusé à donner le prix de la nouvelle base 10g, mais selon nos sources, il devrait être proche de celui d'Oracle 9 i, RAC inclus.Le serveur d'Oracle continue d'évoluer au rythme de la base. Non content d'être un serveur d'applications J2EE, Oracle Applications Server 10g fait désormais office de logiciel d'EAI. L'éditeur a pour cela intégré
Oracle9i AS Integration, qui transforme le serveur en une EAI de type Hub and Spoke, avec moteur de transformation central, et des connecteurs pour Rosetta-Net, EDI et HL/7. Un outil de création de workflow
pour la gestion de processus complète le tout. L'objectif est clair : concurrencer les fournisseurs de solutions d'EAI coûteuses. Même si aucun prix n'est encore fixé, Oracle devrait se montrer agressif. Mais le moteur de transformation central
risque de lui faire perdre du terrain face aux dernières technologies de transformation directe entre connecteurs. Si la famille 10g (base de données, serveur d'applications et outils de développement) est prévue pour 2003,
Larry Ellison s'est refusé à s'engager sur une date ferme de disponibilité.* À San Francisco
Votre opinion