1970-71. Bull change d'Américain
Un numéro deux mondial est né. Honeywell remplace GE.
Août 1970
Bull-GE est mort, vive Honeywell-Bull. Telle est la conséquence de l'abandon par General Electric de ses activités en informatique de gestion. La nouvelle société, filiale à 81,5 % de Honeywell, et à 18,5 % de General Electric, regroupera les activités informatiques des deux groupes. Si GE abandonne à son concurrent la fabrication de ses matériels, il conserve néanmoins ses activités en matière de calcul industriel et son réseau de time-sharing aux États-Unis. En échange, GE acquiert une participation de 10 % au capital de Honeywell, qui devient de fait le numéro deux mondial de l'informatique, devant Univac, mais encore loin derrière IBM. La nouvelle compagnie Honeywell-Bull s'appuiera sur les gammes largement complémentaires des deux partenaires, ainsi que sur leurs réseaux commerciaux. C'est ainsi que, presque partout en Europe, c'est Bull qui ' absorbera ' le réseau Honeywell, plus faible. M. Valéry Giscard d'Estaing, ministre de l'Économie et des Finances, a donné son aval à la conclusion de cet accord après avoir obtenu la garantie que les intérêts français seront préservés dans la nouvelle structure. Les partenaires de la Compagnie des Machines Bull s'engagent en effet à maintenir les effectifs au moins à leur niveau actuel (10 500 employés en France) et reconnaissent à Honeywell-Bull la qualité ' d'entreprise française '. Ce nouvel avatar de la Compagnie des Machines Bull repose le problème d'une informatique nationale, dont la vraie chance a été manquée lors de la première ' affaire Bull ' ?" voire même celui d'une informatique européenne. À l'heure actuelle, force est de constater que seul le capital américain permettra la constitution de groupes suffisamment puissants pour s'imposer.
Digital Equipment Corporation (DEC) a présenté le PDP 11, un nouveau mini-ordinateur 16 bits. Pour une fois, ce n'est pas dans la puissance de ses composants qu'il faut chercher l'innovation. Le PDP 11 apporte en effet un véritable progrès en termes de simplicité et de modularité. La plupart des machines actuelles sont conçues en fonction et autour de l'unité centrale, laquelle doit gérer également les périphériques et les canaux. Le PDP 11, quant à lui, est construit autour de ce que DEC appelle l'Unibus, un canal simplifié auquel se connectent les unités de contrôle des périphériques indépendamment les unes des autres. Résultat, l'ensemble est parfaitement modulaire et autorise toutes sortes d'évolutions dans la structure même du Lab système. Ainsi, une extension de mémoire pourra s'effectuer par simple enfichage d'un nouveau module, éliminant au passage les difficultés habituelles liées au câblage. Nul doute que cette structure, qui peut s'adapter aux contraintes propres à de nombreux domaines, ne tardera pas à s'imposer comme un véritable standard. Notons d'ailleurs qu'avant même sa sortie d'usine, 300 exemplaires ont déjà été commandés.
C'est une jurisprudence fondamentale en matière de relations entre client et fournisseur qui vient d'être établie par le tribunal de commerce de Paris, dans le litige qui oppose IBM et Flammarion. Bref rappel des faits : l'éditeur reprochait à IBM de lui avoir conseillé ?" et loué ?" un ordinateur 360/20 qui ne lui a pas permis d'effectuer les travaux prévus. Flammarion estime le préjudice subi à 2,5 millions de francs. En condamnant le constructeur à un franc symbolique de dommages et intérêts et aux dépens, le tribunal estime que la responsabilité du constructeur est engagée par le choix du matériel, et qu'il devait assumer un véritable rôle de conseil. Allons-nous vers une situation où l'insatisfaction d'un client pourrait être mise sur le compte d'une inadéquation du matériel ou d'une insuffisance de ' conseils ' ? Ce serait une garantie totale pour l'utilisateur, mais une charge sans doute excessive pour les constructeurs. IBM ne se satisfera pas, par la suite, de cette décision, puisqu'il préférera parvenir à un accord financier avec Flammarion plutôt que de prendre le risque de perdre un second procès en appel.
Bull-GE est mort, vive Honeywell-Bull. Telle est la conséquence de l'abandon par General Electric de ses activités en informatique de gestion. La nouvelle société, filiale à 81,5 % de Honeywell, et à 18,5 % de General Electric, regroupera les activités informatiques des deux groupes. Si GE abandonne à son concurrent la fabrication de ses matériels, il conserve néanmoins ses activités en matière de calcul industriel et son réseau de time-sharing aux États-Unis. En échange, GE acquiert une participation de 10 % au capital de Honeywell, qui devient de fait le numéro deux mondial de l'informatique, devant Univac, mais encore loin derrière IBM. La nouvelle compagnie Honeywell-Bull s'appuiera sur les gammes largement complémentaires des deux partenaires, ainsi que sur leurs réseaux commerciaux. C'est ainsi que, presque partout en Europe, c'est Bull qui ' absorbera ' le réseau Honeywell, plus faible. M. Valéry Giscard d'Estaing, ministre de l'Économie et des Finances, a donné son aval à la conclusion de cet accord après avoir obtenu la garantie que les intérêts français seront préservés dans la nouvelle structure. Les partenaires de la Compagnie des Machines Bull s'engagent en effet à maintenir les effectifs au moins à leur niveau actuel (10 500 employés en France) et reconnaissent à Honeywell-Bull la qualité ' d'entreprise française '. Ce nouvel avatar de la Compagnie des Machines Bull repose le problème d'une informatique nationale, dont la vraie chance a été manquée lors de la première ' affaire Bull ' ?" voire même celui d'une informatique européenne. À l'heure actuelle, force est de constater que seul le capital américain permettra la constitution de groupes suffisamment puissants pour s'imposer.
La saisie magnétique enfin à maturité ?
Une gamme pour les petits volumes. Les cartes perforées en danger.Technologie : prenez le bus avec le PDP 11
Modularité et simplicité au programme. Un ' Unibus ' au centre du système. Le succès déjà au rendez-vous.Janvier 1970Digital Equipment Corporation (DEC) a présenté le PDP 11, un nouveau mini-ordinateur 16 bits. Pour une fois, ce n'est pas dans la puissance de ses composants qu'il faut chercher l'innovation. Le PDP 11 apporte en effet un véritable progrès en termes de simplicité et de modularité. La plupart des machines actuelles sont conçues en fonction et autour de l'unité centrale, laquelle doit gérer également les périphériques et les canaux. Le PDP 11, quant à lui, est construit autour de ce que DEC appelle l'Unibus, un canal simplifié auquel se connectent les unités de contrôle des périphériques indépendamment les unes des autres. Résultat, l'ensemble est parfaitement modulaire et autorise toutes sortes d'évolutions dans la structure même du Lab système. Ainsi, une extension de mémoire pourra s'effectuer par simple enfichage d'un nouveau module, éliminant au passage les difficultés habituelles liées au câblage. Nul doute que cette structure, qui peut s'adapter aux contraintes propres à de nombreux domaines, ne tardera pas à s'imposer comme un véritable standard. Notons d'ailleurs qu'avant même sa sortie d'usine, 300 exemplaires ont déjà été commandés.
Justice : IBM condamné pour défaut de conseil
Avril 1971C'est une jurisprudence fondamentale en matière de relations entre client et fournisseur qui vient d'être établie par le tribunal de commerce de Paris, dans le litige qui oppose IBM et Flammarion. Bref rappel des faits : l'éditeur reprochait à IBM de lui avoir conseillé ?" et loué ?" un ordinateur 360/20 qui ne lui a pas permis d'effectuer les travaux prévus. Flammarion estime le préjudice subi à 2,5 millions de francs. En condamnant le constructeur à un franc symbolique de dommages et intérêts et aux dépens, le tribunal estime que la responsabilité du constructeur est engagée par le choix du matériel, et qu'il devait assumer un véritable rôle de conseil. Allons-nous vers une situation où l'insatisfaction d'un client pourrait être mise sur le compte d'une inadéquation du matériel ou d'une insuffisance de ' conseils ' ? Ce serait une garantie totale pour l'utilisateur, mais une charge sans doute excessive pour les constructeurs. IBM ne se satisfera pas, par la suite, de cette décision, puisqu'il préférera parvenir à un accord financier avec Flammarion plutôt que de prendre le risque de perdre un second procès en appel.
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