2007 : année charnière de la mobilité
L'arrivée en masse des smartphones dans l'entreprise, le développement des applications métier, les espoirs suscités par l'e-mail mobile et la ToIP créent un nouveau challenge pour le DI.
Pour Bruno Jauffret, de Sparus Software, ' 2005 est un véritable tournant pour la mobilité. Les réseaux d'opérateurs sont prêts à faire transiter de vraies applications métier, les ateliers de
développement sont là et les terminaux sont puissants. ' Ce dernier point est sans doute le plus important pour son essor. Tout comme le PDA, il y a quelques années, les téléphones mobiles sont l'imparable point d'entrée de
la mobilité en entreprise. Le plus souvent, ils sont apportés par ces utilisateurs que l'on appelle ' prosumers ', autrement dit ceux qui achètent un smartphone pour des motivations personnelles et qui
s'en servent à des fins professionnelles. Pour convaincre les sceptiques, il suffit de regarder les chiffres : plus de 139 % de croissance des ventes au dernier trimestre 2005 (comparé au même trimestre de l'année précédente) avec 16,6
millions d'unités vendues dans l'année. Et Gartner prévoit que les ventes atteindront 80 millions d'unités en 2010.Première brique de la mobilité, la téléphonie mobile est aussi la porte d'entrée aux applications verticales de toutes sortes, ce qui se traduit par une augmentation de la consommation de bande passante
' data ' auprès des opérateurs. Aujourd'hui, ceux-ci réalisent encore quasiment 90 % de leur CA grâce à la voix. Mais le revenu issu des données est en constante progression : de 1,9 % en
2000, il s'établit fin 2005 à 11,86 % (source : Arcep). Cette progression de la donnée est générée en partie par l'e-mail mobile et la synchronisation d'agendas, premières applications transverses d'entreprises à être
' mobilisées ', parallèlement aux applications métier spécifiques (SFA, saisie, GRC). Opérateurs, éditeurs et intégrateurs ont logiquement les yeux de Chimène pour l'e-mail mobile. Avec seulement
2 % des 600 millions de boîtes aux lettres d'entreprises accessibles depuis un terminal (source : Current Analysis), la marge de progression est énorme, d'autant que les débits réseaux radio ont augmenté et sont désormais suffisants pour
transférer des pièces jointes rapidement. Ce qui fait dire au cabinet Gartner qu'en 2008,50 % des boîtes mails seront mobilisées. ' Un optimisme au vu de ce que je vois aujourd'hui ', constate
Hervé Greff, de Solucom. Mais un optimisme néanmoins nourri par les grands pourvoyeurs de passerelles de mails, que ce soit RIM, le leader, Nokia et Microsoft, et, dans une moindre mesure, Good, Seven et le girondin Altexia (Orange, Domino...).
Autant d'acteurs qui fournissent leurs logiciels aux opérateurs et aux entreprises avec, en arrière-pensée, les applications métier susceptibles d'être ajoutées : ' La valeur ajoutée viendra des applications métier sur
mobile, entérine Thomas Coustenoble, directeur marketing de Lotus. À terme, l'e-mail sera une commodité. ' Désormais, les directeurs informatiques, déjà souvent pris de court par l'entrée en force des
terminaux mobiles, sont au pied du mur. L'avènement des technologies convergentes entre téléphonie et informatique (VoIP, ToIP, échanges synchrones ?" messagerie instantanée, vidéo-conférence etc.), la convergence fixe-mobile, la messagerie
unifiée sont autant de chantiers qui réclament de nouveaux arbitrages, mais qui sont aussi l'occasion pour les DI de mettre en place de vrais projets de mobilité. ' C'est vrai que les directeurs informatiques n'ont pas vu
arriver la mobilité, reléguée au dernier plan parmi tous les chantiers informatiques. Ils sont encore passifs, mais ce n'est pas de leur faute. D'outil pour la voix, le portable est passé très vite à un outil de transfert de données. Et cela,
personne ne l'a vu. Mais le mouvement est inéluctable, et les DI n'ont guère le choix ', assène Francis Boyer, directeur e-solutions de Nokia pour la France et le Benelux.