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Le cabinet d'analyses américain Aberdeen Group vient de publier une étude sur le coût des progiciels dans le secteur industriel. Sans surprise, les leaders du marché sont les plus chers. Mais ceux-ci dénoncent la méthodologie mise en place et les limites de cette étude.
Il n'est pas simple d'estimer le coût réel d'un progiciel. Le prix de la licence seul dépend du nombre d'utilisateurs et des modules choisis, celui de l'implémentation est fonction de la stratégie de l'entreprise et de sa volonté, ou non, d'opter pour le sur-mesure plutôt que pour le prêt-à-porter. En interrogeant mille cent entreprises de toutes tailles, le cabinet d'études Aberdeen Group a cherché à mesurer le coût d'exploitation (TCO) d'un PGI intégrant le logiciel, le service associé et le nombre d'utilisateurs.
Des résultats sujets à polémique
Les entreprises qui réalisent de 50 à 100 millions de dollars de chiffre d'affaires affichent la dépense la plus élevée avec 8 827 $ par utilisateur. Plus l'entreprise compte d'utilisateurs, plus le coût est faible, économie d'échelle oblige. Il chute à 2 537 $ par utilisateur dans une entreprise affichant de 500 millions à 1 milliard de dollars de chiffre d'affaires.Et il remonte à 3 278 $ dans les groupes les plus importants, pour lesquels l'implémentation est plus complexe. ' Dans cette étude, il est intéressant de noter que le coût d'exploitation est la première variable de décision des grandes entreprises, mais apparaît en seconde position après le critère de fonctionnalité ', se félicite Benoît de la Tour, directeur général d'Infor. Il explique le faible coût de ses solutions de la façon suivante : ' Notre vision est très pragma tique. Nous visons les entreprises de cent à deux mille salariés avec des solutions verticales. De plus, on travaille depuis deux ans sur des packages d'implémentation rapide qui permettent une mise en place en quarante-cinq jours seulement. 'Jean-Michel Franco, responsable du développement des marchés PGI et d'aide à la décision pour SAP Europe, remet en cause la méthodologie de l'étude : ' Il faut raccrocher au coût d'exploitation la valeur ajoutée apportée par le progiciel. L'offre SAP est beaucoup plus large en termes de modules. L'étude reste floue quant aux offres étudiées MySAP ou Business One et ne distingue pas, dans le service, le coût d'exploitation du matériel. 'Si SAP n'est pas le plus cher en termes de licences, sa plate-forme nécessite le plus gros investissement en matière d'intégration, selon l'étude.' Le Meta Group explique que les projets sur lesquels SAP est sélectionné impliquent une plus forte réflexion en amont afin de redéfinir les processus : ce sont des projets plus importants ', poursuit Jean-Michel Franco. Tout en se félicitant d'être mieux noté que son concurrent SAP, Oracle souligne les limites de l'étude sur l'estimation des coûts du service. Karim Mokhnachi, vice-président marketing Application et industrie chez Oracle Europe, souligne : ' Plus on descend dans la taille de l'entreprise, plus la notion de coût est sensible. Via notre programme Insight, nos calculs de TCO ne s'adressent plus seulement aux grands projets. 'La partie la plus polémique de l'étude porte sur les gains apportés par les PGI dans l'activité des entreprises. Les analystes dégagent des taux de réduction des coûts à la fois sur l'inventaire, l'opérationnel et l'administratif.Les utilisateurs de SAP ou d'Oracle n'ont pas enregistré les gains les plus importants. QAD arrive en tête avec un gain global annoncé de 18,1 %, alors qu'il varie de 14,5 à 14,8 % chez Oracle, SAP et Infor.
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