À l'ère de l'Homo numericus

Une espèce plus adaptable, aux capacités motrices remarquables
Les Français réfractaires au changement ? Une étude commandée par l’Inria bat en brèche ce cliché, du moins en matière de numérique. Cette enquête, réalisée par TNS Sofres, montre que 64 % d’entre eux sont confiants quant aux bénéfices engendrés par cette révolution technologique.
A l’évidence, nos concitoyens sont désormais conquis par les nouvelles technologies, même s’ils soulignent (avec raison) la nécessité de cadres juridiques et éthiques quant à l’utilisation d’internet. Une majorité des personnes interrogées (61 %) considère que le numérique est positif pour l’emploi et l’amélioration des conditions de travail. Une révolution culturelle de taille, due en grande partie aux produits de grande consommation tels que le smartphone ou l’appareil photo numérique.
Il y a quelques années encore, l’Homo informaticus était une espèce à part. Dans l’entreprise ou la vie quotidienne, il était regardé avec un mélange de curiosité et de suspicion. Que pouvait-il faire assis derrière son écran durant des heures, en s’exprimant dans un dialecte que seuls ses semblables pouvaient comprendre ? Darwinisme oblige, il est devenu une espèce condamnée en cédant le terrain à l’Homo numericus, une espèce beaucoup plus prolifique, plus adaptable et doté de capacités motrices remarquables.
Un autre point important transparaît de l’étude de l’Inria : cet hominidé ne se distingue pas des autres espèces seulement par l’âge. Certes, le geek a généralement moins de 35 ans, mais cet effet générationnel s’estompera très vite. Le grand clivage porte avant tout sur le niveau d’éducation.
Conséquence logique : 80 % des Français jugent qu’une véritable éducation aux sciences numériques dans les écoles est indispensable Un bon sens populaire, que nos décideurs devraient prendre en compte.
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