À quand la confiance ?
Où en est-on question externalisation ? Côté business, le phénomène progresse. En France comme partout, malgré le sempiternel refrain entonné par des prestataires en mal de contrats. Retard français ? Par rapport à quoi ? Par rapport à qui ? Les DSI, donc, rechignent toujours à ' lâcher ' leur informatique. Malgré les promesses d'économies et, partant, de satisfaction des directions générales. Que se passe-t-il ? Les responsables des systèmes d'information, plus que de réserves, se bardent de précautions. Et soulignent, bien sûr, le traitement social et humain qu'impliquent les transferts plus ou moins massifs de personnels. Chez nous (comme ailleurs, quoi qu'on en dise), le problème est d'importance. La phase d'explication et de conviction ne s'expédie pas en deux temps et trois mouvements.Le bien fondé de l'externalisation n'est pas en cause, tant il est vrai que les entreprises gagnent à se recentrer sur leur métier, leurs objectifs stratégiques. Car, cela constitue encore une spécificité française, on ' sort ' surtout de l'entreprise des pans non stratégiques de l'informatique. Et, comme le martèlent nombre de DSI, on ne confie que ce qui est bien connu en interne, ce qui permet un pilotage ' à la main ' Protégée par ces filets de sécurité, l'entreprise envisage alors des sous-traitances plus significatives. Mais on y va à pas comptés. Et l'on regarde où l'on met les pieds. D'où le désespoir des patrons de SSII : ' On passe plus de temps à verrouiller des contrats qu'à faire le boulot ', confie, un peu désabusé, l'un deux (pas le moindre). Prudence trop tatillonne ? A qui la faute ? La mise sous contrôle, voire la suspicion, dont font l'objet les DSI de la part de leurs directions générales n'est pas étrangère à la situation. La raison ? Nous l'affirmons ici : une sous-culture flagrante des PDG vis-à-vis de la chose informatique.01 DSI a pris le parti de réaliser dans chaque numéro des interviews croisées de directeurs généraux et de leurs DSI. Et de les afficher en couverture. La démarche n'est pas anodine. Exprimons à cette occasion notre reconnaissance à ces dirigeants d'avoir osé répondre à l'invite et s'exposer. Grâce à ces pionniers ?" osons le mot ?" la cause progresse. Dans ce numéro, un couple DG-DSI explique ainsi que dans son entreprise (Air France, excusez du peu), l'externalisation est jugée incompatible avec la créativité et le développement d'applications nouvelles ?" 44 % du budget informatique leur sont affectés. Le stratégique encore...En revanche, en Grande Bretagne, Vodaphone a entrepris d'étudier une externalisation monstre de son système d'information, envisageant même de confier à son prestataire (IBM, d'Accenture, EDS...), la relation client, c?"ur du business d'un opérateur. Rien d'aussi énorme n'est pour l'heure envisageable en France, parions-le. Une dernière remarque. Dans ce domaine de l'externalisation, les retours d'expériences deviennent significatifs, voire démonstratifs. Une étude récente dIDC et Unilog expose que 27 % de 200 sociétés européennes ayant confié tout ou partie de leur informatique en infogérance ont connu des difficultés. Les raisons évoquées : manque de transparence des prestataires, imprévus, difficultés techniques. Pas si simple...
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