Accepter les ruptures
Entretien avec Michel Cartier, professeur d'université à Montréal
Internet de deuxième génération, nouvelle économie et nouvelles clientèles forment un tout, dont la compréhension nécessite de rompre avec les paradigmes du passé. Pour Michel Cartier, professeur au département communications de
l'université du Québec à Montréal et consultant international, la société postindustrielle dans laquelle nous sommes entrés depuis quatre à cinq ans ne peut, en effet, s'appréhender qu'au travers de nouveaux modèles conceptuels. Il propose, pour
cela, une approche transverse, s'appuyant sur trois pôles : le technologique, marqué par la convergence numérique ; l'économique, caractérisé par la mondialisation ; et le sociétal, où domine la personnalisation. Son idée ? Les
changements intervenant dans l'un des trois pôles ne font sens qu'en référence aux transformations affectant les deux autres : ' La société évolue par bonds, dit-il. Et chaque bond est le résultat des interactions entre
ces trois pôles. ' Michel Cartier explique ainsi la crise internet des années 2000 par le fait que décideurs et citoyens ne sont pas parvenus à inventer de nouveaux modes de fonctionnement. Pour exister, la société du
XXIe siècle doit rompre avec la production de masse, les technologies propriétaires, et l'impérialisme culturel. Société du savoir et de la collaboration, elle se caractérise par l'interconnexion, la démocratie participative, la
pluralité culturelle, et une économie de niches fondée sur l'internet de deuxième génération. ' Les technologies participent d'un nouveau monde, qui doit être collaboratif et mondialisé. Il doit fonctionner en temps réel et
intégrer toutes les activités, technologiques, économiques, et sociétales. ' Pour construire ce nouveau monde, le professeur propose Constellation W3, un cadre de réflexion communautaire et interactif, accessible via
internet. Ce réseau international met en contact auteurs et collaborateurs de différents pays pour échanger, innover, et construire le mode demploi de la nouvelle société.a.muller@01informatique.presse.fr