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Le constructeur aéronautique dispose depuis deux ans de services SAP et de messagerie Exchange industrialisés par HP. L'infogérance de ses serveurs de conception concernant des applications spécifiques critiques se révèle plus délicate
à mettre au point.
Quel bilan Airbus tire?"t?"il de l'infogérance d'une partie de son informatique auprès de HP depuis deux ans ? ' Notre programme de réduction des coûts ciblait 20 % d'économie entre 2003 et
2006, a rappelé, en février dernier, Manfred Koth, vice-président en charge des opérations informatiques. Cet objectif a été atteint en grande partie grâce au passage à HP comme fournisseur de services majeur, et au choix de
deux autres prestataires, dont Dimension Data pour les services télécoms. 'HP assure deux contrats aux caractéristiques bien différentes. Dans le premier, il fournit aux personnels d'Airbus des services SAP et Exchange à l'échelle européenne. Pour cela, HP perçoit 150 millions d'euros sur une durée de cinq
ans. Les serveurs appartiennent à HP, qui les gère sur site. Le second, baptisé SAD (Server application database), concerne la disponibilité, logicielle et matérielle, d'environ trois mille serveurs destinés à la conception des
appareils. Les applications (plusieurs centaines) sont spécifiques, leur évolution reste du ressort d'Airbus. Les machines ont été déménagées chez HP et sont toujours la propriété de l'avionneur. Les bases de données et les
middlewares afférents appartiennent, en revanche, à HP.
Réversibilité totale au bout de cinq ans
Le premier contrat est standardisé, avec un objectif de réduction des coûts de 4 % par an. Le second se révèle plus délicat à mettre au point pour que chacun soit satisfait. Des éléments avaient été précisés durant la phase qui
précède la signature définitive du contrat (due diligence). Mais il s'agit d'une évaluation instantanée. Or, ' Airbus est une société en croissance et le nombre d'objets à gérer évolue
rapidement ', constate Manfred Koth. De plus, l'informatique doit se transformer tout en continuant d'assurer les services attendus par les utilisateurs. La copie est donc revue. Airbus et HP s'emploient à implémenter des
prérequis, et à préciser le partage des tâches, la mise en ?"uvre d'actions communes d'optimisation et la manière dont les différents objets gérés sont classés et tarifés. Un objectif de 10 % de réduction des coûts par an a été fixé sur ce
contrat. Comment HP procédera-t-il, alors qu'il ne possède ni les serveurs ni les applications ? ' C'est toute la difficulté, déclare Manfred Koth, nous travaillons à identifier les parties du contrat
SAD qui peuvent être packagées sous la forme d'un service complet ou administrable. 'Airbus s'est, par ailleurs, assuré d'une totale réversibilité du contrat à la fin des cinq ans en cas d'insatisfaction. Le processus est planifié, et le prix connu, car ce n'est pas gratuit. Un infogérant évincé n'est en effet guère
enthousiaste à guider son remplaçant. HP documente donc toutes ses actions, n'utilise que des outils ouverts, etc. Une option de benchmarking financier a été également prévue afin de vérifier que les économies sont bien au
rendez-vous. Cette évaluation comparative sera réalisée par une tierce partie, et son coût partagé entre Airbus et HP. Enfin, Airbus reste consulté sur la manière dont est produit le service. Il s'agit de ne pas prendre de risques techniques qui
sacrifieraient le taux de disponibilité afin de délivrer les économies promises. Aucun personnel d'Airbus n'a été transféré vers HP dans le cadre de ces contrats.
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