La technologie HD risque de faire exploser les conduits de l'Internet. L'adoption croissante de la haute définition par les créateurs de contenu multimédia et l'accessibilité de dispositifs de stockage à haute
capacité poussent les diffuseurs ?" éditeurs de logiciels, chaînes de télévision, sociétés de location vidéo ?" à proposer des fichiers toujours plus gros en téléchargement aux internautes.
Akamai, fournisseur de services de diffusion, estime que l'évolution vers des fichiers de plusieurs dizaines de gigaoctets est inévitable. Pour se préparer à ce raz-de-marée de
données, il a mis en place une nouvelle technique baptisée
Large File Download Optimization (LFDO), capable de gérer le téléchargement de gros volumes de données.
Être au plus près de l'internaute
' Jusqu'à présent, il était difficile de pouvoir assurer la disponibilité de fichiers au-delà d'un gigaoctet. Avec cette nouvelle technique, nous n'avons plus de
limites ', promet Julien Coulon, directeur de la division médias, divertissement et télécoms d'Akamai France.Le LFDO s'appuie sur une infrastructure de diffusion à plusieurs niveaux. Chaque contenu est d'abord répliqué intégralement dans huit baies de stockage réparties dans le monde. Il est ensuite acheminé vers les internautes
au travers d'un réseau de plus de 30 000 serveurs cache qu'Akamai exploite auprès des opérateurs télécoms et des fournisseurs d'accès. Ces serveurs lui permettent d'amener le contenu au plus près de la demande,
minimisant ainsi les temps de latence. Mais ce n'est pas tout.Pour optimiser les flux et éviter les congestions, Akamai coupe les gros fichiers en morceaux de 2 mégaoctets, qui sont ensuite répartis et répliqués sur les serveurs selon la demande des internautes. Les serveurs peuvent demander
les fichiers directement auprès des baies de stockage ou à d'autres serveurs qui les stockent déjà (' multisourcing '). Les avantages sont multiples. Ainsi, il est possible de changer la source ou
l'acheminement des données en cours de téléchargement, sans risque d'interruption. Par ailleurs, seules les données réellement utilisées sont déplacées.
Une technique proche de celle de BitTorrent
Exemple : un internaute veut regarder en
streaming différé un film de 60 minutes en qualité DVD, ce qui représente environ 4 à 5 gigaoctets de données. Le serveur le plus proche de l'internaute
va effectuer le
streaming et chercher les différents morceaux sur son disque, sur celui d'autres serveurs ou sur les baies de stockage. Si l'internaute décide d'arrêter au bout de 10 minutes, le serveur
qui lui fournit le flux en fera de même et ne téléchargera pas les autres parties du fichier.La technique LFDO s'apparente à celle qu'emploie
BitTorrent, logiciel de
peer to peer particulièrement réputé pour le téléchargement de gros fichiers. Là aussi, les fichiers sont découpés en blocs.
Chaque ordinateur ayant reçu un bloc peut le proposer à d'autres, devenant ainsi un serveur.
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