Inscrivez-vous gratuitement à la Newsletter BFM Business
En acquérant Coframi pour 7 millions d'euros, le spécialiste lyonnais du conseil en hautes technologies double quasiment sa taille. Son chiffre d'affaires atteint 300 millions.
Mi-août, l'information était éventée : la société de conseil en R&D Akka Technologies envisageait de racheter son concurrent Coframi, placé en procédure de sauvegarde depuis novembre 2006. Le 4 septembre dernier, le
Tribunal de commerce de Paris a avalisé le plan de sauvegarde proposé par la société. Sur le papier, l'acquisition de Coframi représente une excellente affaire. Akka va presque doubler de volume, pour atteindre environ 300 millions d'euros de
revenus proforma 2006. La fusion semble aussi assez complémentaire, sur les plans tant géographique que technologique.Le groupe Akka dispose désormais d'une taille critique en Ile-de-France, et s'implante dans l'Est, l'Ouest, et le Sud-Est. Issu de la production et de l'ingénierie mécanique, il poursuit sa diversification vers les activités
informatiques et systèmes - Coframi dispose, en effet, d'une solide expertise en conception de systèmes embarqués dans les domaines de l'aéronautique et des télécoms. Les compétences informatiques d'Akka Technologies, acquises par le rachat
de la SSII Silogic l'an dernier, sont davantage axées autour des essais en vol. Autres domaines renforcés : la conception des moyens de production ou les données techniques liées au cycle de vie du produit.
Etoffer son expertise, une nécessité dans un contexte de consolidation accélérée
Selon la direction, le plan de sauvegarde ne donne lieu à aucune suppression d'emploi. Et le repreneur s'est engagé à rembourser sur dix ans la totalité de la dette de Coframi, estimée à 51 millions d'euros nets. Akka devra néanmoins
remettre l'entreprise sur les rails : les pertes de Coframi dépassent les 5 millions d'euros cette année. Objectifs ciblés : améliorer le taux d'activité, mais aussi gommer les problèmes de gestion, matérialisés notamment par une
hétérogénéité des prix pratiqués. Une lacune susceptible, selon Maurice Ricci, président d'Akka Technologies, d'expliquer les accusations de dumping émanant parfois de la concurrence.Pour le groupe lyonnais, cette opération s'inscrit dans une stratégie visant à disposer d'un maillage national et à étoffer son expertise. Un virage nécessaire dans un contexte de consolidation accélérée. Le système de référencement
qui se met en place dans les directions techniques et de production, comparable au processus d'achat à l'?"uvre en informatique de gestion, rend vitale la course à la taille critique.La diversification engagée par les sociétés du secteur vise également à atténuer les effets d'une demande devenue hétérogène. ' Avant, tous les domaines étaient florissants. Désormais, l'offre de services doit
être mieux ciblée, car certains segments s'écroulent alors que d'autres sont en plein essor ', analyse Dominique Raviart, consultant chez Ovum.De fait, le métier du conseil en R&D tend à se professionnaliser par une supervision de l'activité au niveau régional - et non plus seulement par agence - et par une meilleure diffusion du mode projets au
forfait.o.discazeaux@01informatique.presse.fr
Votre opinion